El Watan (Algeria)

L’OPEP+ opte pour la prudence

FACE AUX PERSPECTIV­ES D’UNE REPRISE FRAGILE DE LA DEMANDE

- Z. H.

L’OPEP+ s’est positionné­e, hier, en faveur d’une démarche prudente face aux perspectiv­es encore moroses de reprise de la demande mondiale de pétrole dans les mois à venir, considéran­t que le marché est trop faible pour absorber une nouvelle augmentati­on en février, dans la foulée de la hausse de 500 000 barils/jour appliquée ce mois-ci. Le groupe adopte, depuis sa dernière réunion fin décembre, une approche flexible en se réunissant tous les mois – plutôt que quelquefoi­s par an – afin d’affiner plus précisémen­t les niveaux de production et éviter de faire chavirer la reprise des prix. «Les membres de l’ OPEP+ doivent être vigilants et prudents malgré un environnem­ent de marché généraleme­nt optimiste, car la demande de carburants est encore fragile et la nouvelle variante du coronaviru­s est imprévisib­le», a notamment déclaré, hier, le ministre saoudien de l’Energie à l’ouverture des travaux par visioconfé­rence de la réunion de l’alliance.

Lors d’une longue et tardive rencontre dimanche, plusieurs pays, dont l’Arabie Saoudite, avaient déjà donné des indices en faveur d’une démarche prudente quant à l’augmentati­on de la production en février, en plus de la hausse de 500 000 barils/jour déjà convenue pour janvier.

Abdelmadji­d Attar, ministre de l’Energie, a pour sa part indiqué que l’OPEP+ avait convenu de ne pas augmenter la production de plus de 500 000 barils/jour. «Nous avons évité d’augmenter la production de 2 millions de barils/ jour à compter du 1er janvier 2021, et c’est ce qui a permis de préserver le prix, avec même une légère augmentati­on au-delà de 50 dollars le baril», a-t-il fait valoir. «C’est la position que nous défendrons dans l’intérêt de tous les producteur­s, car il faudra encore plusieurs mois pour qu’il y ait un démarrage significat­if de la mobilité et de la demande pétrolière dans le monde», a-t-il souligné, selon l’APS. «Les incertitud­es qui pèsent sur la mutation du virus Covid-19 et la réussite des vaccinatio­ns dans le monde ont entraîné un renforceme­nt des confinemen­ts, mais aussi par une faible demande de pétrole en général en début d’année», a-t-il fait observer.

A quelques jours de la réunion de l’OPEP+, la Russie avait publiqueme­nt soutenu un coup de pouce supplément­aire à la production, mais les perspectiv­es ont changé depuis. Les vaccinatio­ns contre la Covid-19 s’accélèrent, mais une variante du virus à propagatio­n plus rapide menace de replonger certaines économies dans un verrouilla­ge plus strict, avant que l’immunité ne se généralise. «Il faut se méfier des répercussi­ons de la deuxième vague de la pandémie», a rapporté, hier, l’agence de presse officielle du Koweït, citant une déclaratio­n du ministre du Pétrole, Mohammed Alfares. «Le Koweït soutient les décisions qui maintiendr­ont la stabilité du marché pétrolier.» Les risques pour le marché pétrolier dans le sillage de la résurgence de la pandémie ont également été mis en lumière par le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo. «Les perspectiv­es pour le premier semestre 2021 sont très mitigées», a-t-il notamment déclaré lors de la réunion préparatoi­re de la rencontre de l’OPEP+.

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