L’APC demande l’annulation de l’arrêté de restitution
l La population de Lazib se bat depuis des années, sous la coupe de l’association du village, pour reprendre des terres dont elle revendique la propriété, en faisant valoir des actes «en bonne et due forme» datant de plus d’un siècle.
Al’issue d’une session extraordinaire tenue récemment, à l’effet d’examiner le contentieux relatif au foncier agricole du village Azib centre, l’APC d’Akbou a demandé l’annulation de l’arrêté du wali n° 1589 du 30.12.98 portant modification de l’arrêté n° 98/695 du 20.6.98 portant restitution des terres agricoles au profit des héritiers Benali Cherif. Cette résolution a été votée à l’unanimité des 18 élus communaux présents à cette cession. «Nous avons le devoir, en tant qu’élus du peuple, de dénoncer et de réprouver une telle mesure (arrêté, ndlr), qui prive des citoyens de notre commune de jouir de leurs droits sur leurs terres», est-il consigné dans le PV de cette cession portant le n° 93/2020. L’arrêté de restitution n° 1589, rappelle-t-on, porte sur une superficie de 969, 77 ha de terres agricoles. L’article n° 2 de ce texte dispose qu’une autre parcelle portant le n° 31 d’une superficie de 140, 15 ha est exclue de cette restitution. Elle reste la propriété de la commune d’Akbou. «Cette parcelle n’est pas exploitée par la collectivité locale. Pire, elle fait l’objet d’un squat. On se demande pourquoi l’APC ne cherche pas à se réapproprier ce patrimoine foncier», s’interroge un citoyen du village Azib centre.
«Cette résolution de l’APC est un grand pas vers le recouvrement de nos droits sur les terres de nos aïeux. C’est un acte courageux de l’auguste assemblée communale, consacrant l’aboutissement d’un combat inlassable de plus de 20 ans depuis la promulgation de l’indu arrêté, et ce, en dépit de l’absence de la caution du DRAG, de la CAM, de l’ONEM et de l’UNPA dans les PV n°11 et n°12 de la commission de restitution de la wilaya. Le mérite revient à tous les citoyens de notre village qui ont fait montre d’une solidarité sans faille et d’un soutien indéfectible à notre combat», a réagi un membre de l’association Tamurth Negh du village Azib centre. Et à un autre membre de renchérir : «Cet arrêté de restitution des terres au profit de l’exBachagha Saïd Benali Cherif est en flagrante contradiction avec la lettre et l’esprit de la loi d’orientation agricole n° 90/25 du 18.11.98 et en violation des principes de la Révolution algérienne».
Les responsables de l’association Tamurth Negh, qui se sont battus bec et ongles pour faire valoir leurs droits, ont confié que la délibération de l’APC d’Akbou est sous tendue par des preuves tangibles et irréfutables. «Nous avons déposé un dossier solide, avec des actes en bonne et due forme établis par le cadi en 1862 et 1069 et des actes notariés datant des années 1877, 1884 et 1891, lesquels actes ont tous été authentifiés par le service juridique de l’APC. Nous invitons les citoyens à prendre connaissance de ce dossier, afin de lever toute ambiguïté sur ce sujet», a-t-on déclaré. «Les transactions sur ces terres à vocation agricole, où ont été érigées des constructions illicites, doivent désormais cesser. La prédation, la dilapidation et la spéculation n’ont que trop duré», a-t-on dénoncé.
Les membres de l’association confessent attendre avec un mélange d’espoir et de fébrilité une résolution similaire de l’APW de Béjaïa, dont ils ont sollicité une intervention. «Nous sommes confiants et sereins, car notre combat et juste. Néanmoins, la solution finale et définitive échoit au wali, qui a la prérogative de promulguer un arrêté d’annulation de cet arrêté de restitution. Il est face à une responsabilité historique pour faire triompher la justice et le droit, au moment où tous les walis sont instruits par les hautes autorités de l’Etat de prendre en compte les doléances des citoyens et d’accéder à leurs revendications légitimes», a-t-on conclu.