El Watan (Algeria)

Suspense avant le départ de Donald Trump

L La majorité au Sénat reste suspendue aux élections partielles en Géorgie, qui décideront de l’équilibre du pouvoir à Washington pour le début du mandat de Joe Biden qui prendra ses fonctions le 20 janvier l Pour que la Chambre haute revienne dans le gir

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Un Président qui refuse de reconnaîtr­e sa défaite. Une passation de pouvoir difficile entre l’équipe du Président sortant et la nouvelle administra­tion et des élections sénatorial­es aujourd’hui en Géorgie dont l’enjeu est crucial. C’est dans ce climat électrique que le nouveau Congrès américain a pris ses fonctions dimanche à Washington

Ainsi, la démocrate Nancy Pelosi a été réélue présidente de la Chambre des représenta­nts, lors de cette première session de travail du Congrès. La principale opposante au président Donald Trump durant la deuxième partie de son mandat, a été reconduite comme «speaker» pour les deux ans à venir. L’élue de Californie a obtenu 216 voix contre 209 pour son rival républicai­n Kevin McCarthy. Tous les élus républicai­ns présents ont voté pour ce dernier, tandis que cinq élus démocrates n’ont pas donné leur vote à Mme Pelosi. Les 435 sièges des élus de la Chambre basse, où les démocrates comptent une courte majorité, ont été renouvelés en même temps que le scrutin présidenti­el. Ce sera le quatrième mandat de Mme Pelosi au perchoir, qu’elle a déjà occupé entre 2007 et 2010, alors première femme de l’histoire américaine à accéder à ce poste. Elle a ensuite repris la tête de la Chambre en janvier 2019, après les élections de mi-mandat. Le président de la Chambre des représenta­nts est le troisième personnage des Etats-Unis après le Président et le vice-Président. La majorité au Sénat reste suspendue au deuxième tour des élections partielles en Géorgie, qui décideront de l’équilibre du pouvoir à Washington pour le début du mandat de Joe Biden.

Pour que la Chambre haute, qui a fait également sa rentrée dimanche, revienne dans le giron démocrate, leurs candidats devront impérative­ment remporter les deux sièges. «L’avenir du pays se joue ici, en Géorgie, sur nos bulletins de vote», a déclaré sur Fox News la sénatrice républicai­ne Kelly Loeffler, qui espère conserver son siège face au pasteur noir Raphael Warnock. «C’est un choix entre nos libertés (...) et le socialisme», a-t-elle ajouté. «Nous sommes sur le point de décrocher une victoire historique après quatre ans d’incompéten­ce grossière, de racisme, de haine et de préjugés», a indiqué à son tour, sur CNN, le démocrate Jon Ossoff qui, à 33 ans, espère ravir le siège du républicai­n David Perdue, 71 ans. Les deux républicai­ns font figure de favoris. Mais les démocrates misent sur la dynamique créée par la victoire de Joe Biden pour gagner. Selon la Constituti­on, c’est la viceprésid­ente Kamala Harris qui aura le pouvoir de départager les sénateurs, si les deux démocrates parvenaien­t à être élus, portant à 50 les élus de chaque parti. S’ils échouent, Joe Biden devra courtiser les sénateurs républicai­ns centristes à chaque loi ou nomination, ce qui limitera grandement sa marge de manoeuvre.

De son côté, le président sortant, Donald Trump, a encore consacré plusieurs tweets dimanche pour dénoncer des «fraudes», selon lui, massives qui l’auraient privé de sa victoire dans cet Etat traditionn­ellement républicai­n. Il refuse toujours de reconnaîtr­e sa défaite, malgré l’échec de son offensive judiciaire. Si certains poids lourds républicai­ns, dont le chef des sénateurs Mitch McConnell, ont fini par admettre la victoire de Joe Biden, le Président sortant compte encore sur le soutien de dizaines de parlementa­ires. A la Chambre comme au Sénat, ces élus ont promis d’exprimer leurs objections demain, et d’évoquer la question de la fraude de la présidenti­elle du 3 novembre au sein même du Capitole.

Samedi, le président sortant a tenté, lors d’une conversati­on téléphoniq­ue, de rallier à sa cause Brad Raffensper­ger, l’élu républicai­n en charge des élections en Géorgie. Il lui a demandé de «trouver» les bulletins de vote nécessaire­s pour annuler sa défaite dans l’Etat de Géorgie, au cours d’un appel diffusé dimanche par le Washington Post relayé par des médias. «Il n’y a pas de mal à dire que vous avez recalculé», lui a-t-il déclaré, selon l’enregistre­ment. «Tout ce que je veux, c’est trouver 11 780 bulletins (...) parce que nous avons gagné cet Etat», a-t-il ajouté, alors que la victoire du démocrate Joe Biden en Géorgie avec environ 12 000 voix d’écart a été confirmée par un recomptage et des audits. Relevant des «rumeurs» de fraudes, il a estimé «injuste que l’élection (lui) ait été volée». Et de poursuivre : «Vous savez ce qu’ils ont fait et vous n’en parlez pas. C’est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c’est un gros risque pour vous.» Brad Raffensber­ger, qui était accompagné d’un avocat de l’Etat, n’a pas cédé. «Nous pensons que nos chiffres sont bons», a-t-il répondu. La diffusion de cet enregistre­ment, que la Maison-Blanche n’a pas souhaité commenter, a suscité des réactions à Washington. «Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu», a indiqué l’élu démocrate Adam Schiff, qualifiant ses pressions «potentiell­ement répréhensi­bles». Sa consoeur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé «l’acte d’un Président désespéré et corrompu». «C’est accablant», a de son côté tweeté l’élu républicai­n Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le Président dans sa contestati­on des résultats. «Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille», a-til soutenu.

Amnay Idir

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Donald Trump refuse toujours de reconnaîtr­e sa défaite

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