Les gérants de centres d’hémodialyse s’inquiètent
Les gérants des 225 centres d’hémodialyse privés que compte le pays sont dans le désarroi
Ils viennent d’être saisis par la société Industries médico-chirurgicales (IMC), l’unique entreprise privée qui fournit les kits de dialyse, d’une augmentation de 10% hors taxes (HT) de ses prix.
Les gérants des 225 centres d’hémodialyse privés que compte le pays sont dans le désarroi. Ils viennent d’être saisis officiellement par la société Industries médico-chirurgicales (IMC), l’unique entreprise privée algérienne qui fournit les kits de dialyse, d’une augmentation de 10% hors taxes (HT) de ses prix. «Le problème ne réside pas dans l’augmentation des prix des kits d’hémodialyse, mais dans le remboursement des caisses, dont la CNAS et la Casnos, etc. C’est un forfait estimé à 5600 DA/malade. Comble de l’ironie, ce tarif est fixé depuis 10 ans déjà et n’a jamais était révisé.» En effet, en 2019 le consommable représentait 60% du forfait, avec la nouvelle augmentation de l’IMC, qui a le monopole dans ce secteur, il passe à 65%. «Les 35% qui restent, il faut les répartir entre les différentes charges», s’inquiètent les gérants des cliniques, qui s’estiment être en difficultés financières depuis déjà cinq années. «Les difficultés financières vont se répercuter sur le nombre de postes de travail, où une partie du personnel sera mise sur la sellette si les caisses de remboursement ne révisent pas à la hausse leur forfait», estiment plusieurs gérants de cliniques d’hémodialyse.
Cette situation remet au-devant de l’actualité le problème du monopole dans l’importation et le montage des kits destinés à dialyser les milliers d’insuffisants rénaux chroniques. Pourquoi les opérateurs économiques spécialisés dans l’industrie médicale n’investissent pas dans ce domaine où la concurrence générera vraisemblablement un meilleur service ? Et si l’augmentation annoncée par IMC est justifiée par la chute du dinar algérien, pourquoi les caisses nationales de remboursement ne suivent pas ? Des interrogations que beaucoup de professionnels se posent, interpellant au passage les ministères de l’Industrie pharmaceutique, de la Santé et même du Commerce pour solutionner cette situation, préjudiciable aux patrons des cliniques et surtout aux insuffisants rénaux. En Algérie, un total de 23 527 dialysés, dont 22 667 hémodialysés, ont été recensés au Registre national dédié aux dialysés à fin 2018 dans près de 380 centres publics et privés de dialyse en Algérie. Outre les 22 667 hémodialysés, notre pays compte 860 insuffisants rénaux chroniques (IRC), traités par dialyse péritonéale, alors que le nombre d’enfants dialysés est, quant à lui, estimé à 1500 cas, selon le professeur en néphrologie Rayan, tout en notant que «le nombre des insuffisants rénaux suivis en dialyse a doublé, passant de 1500 à 3000 nouveaux cas chaque année».