El Watan (Algeria)

Trois ans de prison requis par le procureur

- Abdelghani Aïchoun

Trois ans de prison ferme, assortis d’une amende, ont été requis, hier, au tribunal d’Adrar par le procureur de la République à l’encontre de trois détenus du Sud, à savoir Abderrahma­ne Boufares, en détention depuis le 6 août dernier, Abdelatif Bensalah, depuis le 20 septembre et Laid Elazaoui en détention depuis le 4 août. Le verdict sera rendu le 19 janvier, ont indiqué des avocats. Parmi les chefs d’accusation retenus contre eux, comme l’avait indiqué le CNLD lors de leur arrestatio­n, il y a l’«atteinte au président de la République», la «publicatio­n de rumeurs (fausses informatio­ns) au public pouvant porter atteinte à la sécurité et l’ordre publics» ou «création et gestion de comptes Facebook pour publier des informatio­ns et publicatio­ns pouvant véhiculer le racisme et la haine au sein de la société». Ce procès d’hier, qui concernait cinq détenus, s’est poursuivi jusqu’en fin de journée. Deux autres détenus étaient aussi concernés. A noter que plusieurs avocats, dont Mes Abdelghani Badi, Mustapha Bouchachi et Nouredine Ahmine, se sont déplacés dans cette wilaya du sud du pays pour défendre ces détenus. Par ailleurs, ils ont eu également, dans la même journée, à défendre Mohad Gasmi, en détention depuis le 14 juin dernier, devant le juge d’instructio­n. Après Alger, Adrar est la wilaya qui comptabili­se le plus de détenus avec dix cas, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Par ailleurs, dans la capitale, la journée d’hier a été également marquée par la programmat­ion du procès des manifestan­ts du 5 octobre, arrêtés le même jour puis relâchés deux jours plus tard après leur présentati­on devant le procureur avec renvoi du procès au 10 novembre, qui a connu par la suite quelques autres renvois. Ainsi, cinq d’entre eux ont écopé d’une amende de 50 000 DA, pour «attroupeme­nt non armé» alors que les douze autres ont été relaxés. Dans le même ordre, trois activistes, en l’occurrence Mohamed Tadjadit, dit «le poète du hirak», Noureddine Khimoud et Abdelhak Ben Rahmani, les deux premiers en détention provisoire depuis le 27 août alors que le troisième l’est depuis octobre, ont été transférés hier à l’hôpital. En grève de la faim depuis le 27 décembre à la prison d’El Harrach, leur état de santé s’est apparemmen­t dégradé. Ces trois détenus sont poursuivis entre autres pour des «publicatio­ns sur Facebook».

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