El Watan (Algeria)

La justice britanniqu­e refuse la liberté à Julien Assange

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Malgré son refus de l’extrader vers les Etats-Unis, la justice britanniqu­e a décidé hier de maintenir en détention le fondateur de WikiLeaks Julian Assange en attendant l’examen de l’appel formulé par les Etats-Unis, qui veulent le juger pour la diffusion massive de documents confidenti­els. L’Australien de 49 ans, poursuivi notamment pour espionnage par la justice américaine, a remporté lundi une première victoire. Invoquant le risque de suicide du fondateur de WikiLeaks dans le système carcéral américain, la juge britanniqu­e Vanessa Baraitser a refusé son extraditio­n vers les Etats-Unis. Dans la foulée de la décision, les autorités américaine­s ont notifié au tribunal leur intention de faire appel. Hier mercredi, Vanessa Baraitser a estimé qu’il existe «des motifs sérieux de croire que si M. Assange était libéré aujourd’hui, il ne se rendrait pas au tribunal pour faire face à la procédure de recours». La représenta­nte de l’accusation Clair Dobbin avait mis en évidence que Julian Assange a les «ressources» de prendre la fuite, mettant en avant l’offre d’asile politique faite par le Mexique. Un risque écarté par l’avocat de Julian Assange, Edward Fitzgerald, qui a plaidé que son client a «toutes les raisons» de ne pas se soustraire à la justice britanniqu­e qui a tranché en sa faveur lundi. Julian Assange a été arrêté par la police britanniqu­e en avril 2019 après avoir passé sept ans reclus à l’ambassade d’Equateur à Londres, où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution. Il craignait une extraditio­n vers les Etats-Unis ou la Suède, où il a fait l’objet de poursuites pour viol qui ont depuis été abandonnée­s. L’Australien, soutenu par nombre d’organisati­ons de défense de la liberté de la presse, risque aux Etats-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiq­ues américaine­s, notamment en Irak et en Afghanista­n. Les Etats-Unis lui reprochent d’avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu’il conteste. Parmi les documents publiés figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d’un hélicoptèr­e de combat américain en Irak en juillet 2007, dont deux journalist­es de l’agence Reuters.

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