Au sommet de l'échelle F

C’est dans les années 1950 que le sociologue allemand Theodor W. Adorno quantifie l’autoritarisme par un ensemble de 9 paramètres qui donnent une note finale sur l’échelle F qui définit la personne autoritaire. Le premier paramètre est l’adhésion aux valeurs conventionnelles, soutenues par des principes plutôt que par une recherche factuelle, étude universitaire ou théorique. En deux, la soumission à des figures d’autorité au sein du groupe, comme l’armée par exemple, qui a toujours raison. 3, la manifestation d’une agressivité autoritaire contre les personnes qui violent les valeurs conventionnelles. 4, l’opposition à la subjectivité et à l’imagination, là où même les artistes ou dessinateurs n’ont pas échappé à la prison. En 5, la manière stéréotypée de penser en catégories rigides, pauvres, riches, civils, militaires, traîtres et harkis contre patriotes dociles. 6, l’obsession de la domination avec, dans notre cas, «une Constitution qui consacre le caractère hyperprésidentialiste du régime», selon l’analyse du politologue Cherif Driss, la censure des médias et mise en prison des récalcitrants, opposants, activistes de toute sorte qui ne sont pas inféodés à l’idéologie au pouvoir. 7, une hostilité à la nature humaine et, d’une façon générale, à tous ceux qui osent se moquer des discours hégémoniques. 8, la perception du monde comme un endroit dangereux et on le voit bien avec ces menaces permanentes et la gestion par la peur pour interdire tout débat. Enfin, dernier paramètre, l’opposition à la sexualité moderne, ce qui, dans notre cas, peut se traduire par une hypocrisie morale de groupe. Au vu de ces 9 paramètres définis par Theodor W. Adorno, on voit bien qu’on peut attribuer au chef une note de 8 ou 9 sur 9, ce qui représente la note maximale et fait de lui un hyperautoritaire. Oui, on peut dire que ce n’est pas lui qui décide, il aurait donc une note très basse sur l’échelle H, mais ceux qui sont aux commandes la même note de 8 ou 9 sur l’échelle F. Ce qui revient au même.