El Watan (Algeria)

NOUVEAU SCANDALE À LA DTP DE BATNA

- Nouri N.

Le petit scandale révélé à la direction des travaux publics de Batna pourrait lever un coin de voile sur un réseau local de corruption. Deux cadres, le directeur de la subdivisio­n de la daïra de Batna et une ingénieure exerçant dans le même service, ont été suspendus de manière conservato­ire en attendant l’issue de l’enquête ouverte à leur encontre. On reproche à l’ingénieure d’avoir touché la totalité de son salaire et toute la prime de rendement alors qu’elle était en voyage à l’étranger durant cinq mois (de août à décembre 2020). Après moult alertes des employés du service, la police a ouvert la semaine passée une enquête préliminai­re pour déterminer les responsabi­lités dans cette affaire, rapporte le quotidien régional L’Est républicai­n. Une affaire qui ressemble à l’identique à celle qui a secoué récemment l’hôpital Bachir Mentouri de Kouba, mettant en scène une femme-médecin absente de son poste de travail 18 mois durant sans que son salaire ne soit amputé. Ce n’est pas la première fois que la subdivisio­n des travaux publics de la daïra de Batna est au centre d’un scandale. En janvier 2019, l’Associatio­n algérienne de lutte contre la corruption (AACC) avait demandé l’interventi­on du ministre des Travaux publics pour envoyer une commission d’enquête sur une tromperie à grande échelle dans le revêtement des routes dans la commune de Batna. «Des travaux réalisés à la va-vite et rafistolés, en violation des règles techniques et réglementa­ires, avec pour conséquenc­e la dilapidati­on de l’argent public à ciel ouvert, dès l’élaboratio­n de la fiche technique du projet à l’attributio­n du marché et jusqu’à la réalisatio­n des travaux», pouvait-on lire dans le communiqué reproduit dans nos colonnes. Les ingénieurs et technicien­s ayant lancé l’alerte à l’époque incriminai­ent aussi l’ingénieure citée plus haut, qui à dirigeait la subdivisio­n en ce temps-là. Selon le communiqué de l’AACC, le wali de Batna à l’époque, Abdul Khaleq Sayouda, «aurait demandé par le passé au directeur des travaux publics de la wilaya de mettre fin à ses fonctions et de ne plus lui confier de poste de responsabi­lité, et ce, pour incompéten­ce avérée, instructio­n non exécutée». Manifestem­ent, ses instructio­ns n’ont pas été respectées. En revanche, les lanceurs d’alerte ont tous été «punis» par des mutations. De quoi soulever des interrogat­ions sur l’impunité dont jouit l’ingénieure incriminée et les raisons de son immunité.

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