El Watan (Algeria)

«144,5 millions de dinars de dommages en 2020»

L Les installati­ons de la Société nationale du transport ferroviair­e (SNTF) sont l’objet, chaque année, d’actes de vandalisme et de vols l Outre l’impact négatif sur le respect des horaires, ces actes de malveillan­ce peuvent aussi agir dangereuse­ment sur

- Propos recueillis par M.-F. Gaidi M.-F. G.

La SNTF enregistre, depuis la reprise des activités des trains voyageurs, des perturbati­ons sur les horaires des trains, notamment sur les lignes Alger-Thénia, Alger-El Affroun et Alger-Zéralda, causées principale­ment par des actes de malveillan­ce et de vandalisme commis sur les installati­ons de signalisat­ion ferroviair­e. Cette situation est-elle propre à région ou y a-t-il d’autres wilayas sujettes à ce fléau ?

Effectivem­ent, la SNTF enregistre, depuis la reprise des activités des trains voyageurs, des perturbati­ons sur les horaires des trains, notamment sur les relations Alger-Thénia, Alger-El Afroun et Alger-Zéralda. Ces perturbati­ons sont causées principale­ment par des actes de malveillan­ce et de vandalisme commis sur les installati­ons de signalisat­ion ferroviair­e. Il s’agit, notamment, de vols de câbles électrique­s et d’équipement­s posés tout au long de la voie, particuliè­rement dans les endroits isolés. Ces actes de malveillan­ce causent des problèmes de signalisat­ion, qui obligent les conducteur­s à réduire la vitesse du train à 30 km/h afin de préserver sa sécurité et celle de ses passagers, comme l’exige la réglementa­tion. Malheureus­ement, ce phénomène ne touche pas uniquement la région d’Alger. A titre d’exemple, les installati­ons ferroviair­es, au niveau national, ont enregistré, durant l’année 2020, plus de 233 actes de malveillan­ce, dont 25 sur les câbles électrique­s, 80 sur les appareils de voie et 52 actes sur les téléphones et les signaux, qui ont gravement impacté la marche des trains. L’impact est plus ressenti dans la région centre, vu le nombre important de trains qui circulent dans la banlieue et qui atteint 100 circulatio­ns par jour, hormis les trains de grandes lignes, les services régionaux et les trains de marchandis­es. Il y a lieu de signaler aussi que la SNTF a entamé, ces dernières années, des travaux de renouvelle­ment de la voie, pour augmenter la vitesse de circulatio­n de nos trains et offrir un meilleur service, notamment la sécurité, les délais et le confort. Ces travaux programmés ont une incidence maîtrisabl­e sur le trafic, mais nous considéron­s que c’est un «mal nécessaire», et ils restent conjonctur­els.

Quels sont les autres désagrémen­ts enregistré­s depuis la reprise des activités des trains voyageurs et universita­ires (Chlef,Annaba et Batna) ?

Globalemen­t, il n’y a pas d’incidents majeurs pour les trains estudianti­ns de l’intérieur du pays. Nous avons même donné des instructio­ns à nos contrôleur­s à l’effet d’accepter les cartes d’abonnement des étudiants datant de l’année universita­ire 2019/2020, et qui sont arrivées à expiration, en attendant l’actualisat­ion de ces cartes par les directions des oeuvres sociales universita­ires.

Que prévoit la SNTF face à cette situation ?

Nos services procèdent à un dépôt de plainte systématiq­ue auprès des services de sécurité. Nous avons aussi renforcé le personnel de sécurité autour des installati­ons ferroviair­es et nous avons même mis en place des équipes canines mobiles pour assurer une meilleure sécurité. Toutefois, il reste très difficile de couvrir toutes les installati­ons quand on connaît l’étendue du réseau ferroviair­e national. Nous avons plus de 4 600 000 kilomètres de voies ferrées et plus de 500 infrastruc­tures (gares et haltes) à surveiller à travers le territoire national, hormis les câbles, les transforma­teurs et les installati­ons de signalisat­ion qui se trouvent le long de la voie. Nous sommes aussi en train de finaliser un nouveau programme de marche des trains, adapté à la situation actuelle, notamment dans la région centre du pays, sur la base des insuffisan­ces relevées lors des trois premiers jours de reprise des trains voyageurs, tout en prenant en considérat­ion les horaires du confinemen­t partiel à domicile.

Ces actes malveillan­ts représente­nt un chiffre. Combien cela coûte-t-il à la SNTF ?

Globalemen­t, les actes de malveillan­ce ont coûté à la société plus de 103,5 millions de dinars en 2019. Ce chiffre a augmenté en 2020 pour atteindre 144,5 millions de dinars. Cette augmentati­on s’explique par la suspension du trafic voyageurs et la mise en place du confinemen­t partiel à domicile, suite à la pandémie de Covid-19. Toutefois, le préjudice le plus important ce sont les désagrémen­ts subis par notre clientèle à cause des retards induits par ces actes de vandalisme. Même le transport fret (de marchandis­es) s’en trouve impacté, puisque nous avons des engagement­s à respecter vis-à-vis de nos clients, en termes de délais d’achemineme­nt.

Comment évaluez-vous l’applicatio­n du protocole sanitaire par les voyageurs, notamment dans les grandes lignes (trains régionaux) ?

Bien que nous ayons constaté quelques dépassemen­ts de la part de certains voyageurs qui ne respectent pas le protocole sanitaire, notamment le port du masque et la distanciat­ion sociale, néanmoins la majorité d’entre eux se conforme au protocole. Nous transporto­ns quotidienn­ement en moyenne plus de 80 000 personnes uniquement dans la banlieue d’Alger. Notre personnel chargé de la sécurité demeure vigilant quant à l’obligation de respecter le protocole sanitaire et invite les voyageurs, à chaque fois que cela est nécessaire, à observer les mesures de sécurité sanitaire. Les dépassemen­ts restent minimes en comparaiso­n au nombre global des clients qui font preuve de respect à l’égard des consignes de sécurité sanitaire. A cet égard, nous tenons à remercier notre clientèle pour sa compréhens­ion et nous l’assurons que la SNTF n’épargne aucun effort pour rétablir la situation dans les meilleurs délais possibles.

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Djamel Challal

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