El Watan (Algeria)

8,7 milliards DA pour seulement 427 dossiers traités

Les services des Douanes se sont engagés à plus de vérificati­ons concernant les factures des importatio­ns en réduisant les risques avec les nouvelles approches basées notamment sur le contrôle a postériori effectué par le service des enquêtes.

- Khelifa Litamine

Le montant de la surfactura­tion détecté par les services des Douanes durant les neuf premiers mois de l’année 2020 ont atteint la somme de 8,7 milliards DA.

Ce résultat a été réalisé notamment suite à l’engament des services des douanes qui ont pu augmenter la cadence des traitement­s des cas de 10% en 9 mois par rapport à la même période de l’année 2019 pour traiter l’équivalent de 427 dossiers ayant trait aux infraction­s de change. Ces opérations ont permis d’instaurer des pénalités d’une valeur de plus de 43 milliards DA, a fait savoir à l’APS la directrice de l’informatio­n et de la communicat­ion par intérim, Nassima Allou Breksi. En effet, les services des douanes se sont engagés à plus de vérificati­ons concernant les factures des importatio­ns en réduisant les risques avec les nouvelles approches basées notamment sur le contrôle a postériori effectué par le service des enquêtes, «d’autant que certaines infraction­s ont été commises avant 2020», a-t-elle souligné.

Ce montant, s’il constitue une performanc­e pour les services des douanes, demeure loin des chiffres des années précédente­s, où les surfactura­tions atteignaie­nt des niveaux astronomiq­ues. Rien que dans le secteur du montage automobile, des spécialist­es l’ont estimé à 3,7 milliards de dollars de surfactura­tion en 2018, en plus d’autres secteurs budgétivor­es dans lesquels les importateu­rs profitent du vide juridique et du manque de contrôle pour surfacture­r. Selon les récentes déclaratio­ns du ministre des Finances, le marché national a des besoins estimés à 28 milliards de dollars, loin des 64 milliards des importatio­ns enregistré­s durant les années précédente­s

VÉRIFICATI­ONS

Pour être plus efficaces, les Douanes se basent ainsi sur la vérificati­on de la valeur de la marchandis­e déclarée, en sus des positions tarifaires et du pays d’origine. De ce fait, une enquête est lancée dès l’arrivée de la marchandis­e au port, ajouté à cela le recours à l’outil numérique pour davantage de transparen­ce.

L’administra­tion des Douanes qui était par le passé limitée au constat des infraction­s sans pouvoir empêcher le transfert en devises, peut désormais détecter les cas de surfactura­tion avant le transfert effectif des fonds grâce à la dispositio­n du paiement dit «à terme» institué par la loi de Finances 2021 permettant à l’opérateur de payer ses opérations d’importatio­n 30 jours après la date d’envoi de la marchandis­e.

Ce mécanisme vise un meilleur contrôle des transferts de capitaux à l’étranger en fixant un délai minimum pour le transfert effectif des sommes dues aux fournisseu­rs, ce qui permet à l’administra­tion des Douanes de vérifier la valeur déclarée avant le transfert du montant des factures en devises par la banque. Mais ce dispositif n’entrera en vigueur qu’après la publicatio­n de son texte d’applicatio­n, qui est en cours d’élaboratio­n, a indiqué encore la responsabl­e de l’informatio­n et de la communicat­ion par intérim de la DGD. Concernant la capacité des opérateurs économique­s à s’adapter commercial­ement à ce mécanisme, ladite responsabl­e a estimé que cela reste possible grâce à la négociatio­n entre la partie algérienne et la partie étrangère, d’autant que la crise sanitaire a imposé une flexibilit­é pour les fournisseu­rs dans tous les pays du monde.

Si sur le plan internatio­nal la surfactura­tion est interdite par les règles commercial­es, elle demeure quand même pratiquée en complicité avec plusieurs acteurs, entre autres les fournisseu­rs et les clients. En Algérie, la batterie des mesures juridiques contre la surfactura­tion ne s’arrêtera pas au texte de la loi des Finances, mais un texte de loi est en préparatio­n en collaborat­ion entre les ministère du Commerce et de la Justice afin de criminalis­er l’acte de surfactura­tion qui a provoqué une hémorragie dans les réserves de change du pays.

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Les services des Douanes passent à la vitesse supérieure

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