El Watan (Algeria)

Des chantiers de bâtiment en crise

L La relance des chantiers de différents projets de logements à l’arrêt depuis plusieurs mois restent tributaire de la crise sanitaire qui a grandement impacté la main-d’oeuvre et la disponibil­ité de la matière première.

- Aziz Kharoum

Malgré les assurances des services de la wilaya, la direction du logement et les autres tutelles de l’habitat, le secteur du bâtiment (AADL, LPL, LPP, LPA) peine à sortir de son engourdiss­ement. A la lisière de la capitale, en particulie­r à l’Ouest, les chantiers continuent de tourner au ralenti, avons-nous constaté. «Notre chantier tourne au ralenti. Les travaux avancent à petit pas ponctués par des arrêts cycliques. Au lieu de trois équipes qui se relayent toutes les huit heures, nous avons actuelleme­nt une seule équipe (locale) qui travaille jusqu’à 17h», nous a expliqué un maître-d’oeuvre d’un chantier AADL à Souidania. Durant le mois de mars de l’année écoulée, le wali, M. Chorfa, avait donné instructio­n, en marge d’une visite aux chantiers de Souidania, Douéra et Baraki, aux chefs de projet pour remplacer les travailleu­rs chinois qui ont quitté le territoire par une maind’oeuvre qualifiée en les chargeant de cette question, conforméme­nt au cahier des charges et aux contrats conclus entre les deux parties. Presqu’une année après, cette décision n’a pas pu se concrétise­r sur le terrain. A Souidania, le projet des 2000 logements de la cité Roukhi Abderrahma­ne a atteint un taux d’avancement appréciabl­e de 80%, selon le maître-d’oeuvre, mais enregistre aujourd’hui un arrêt total. La distributi­on dudit site, prévue en cinq étapes d’ici l’année 2022, ne pourra se faire ainsi dans les échéances fixées, nous a-t-on informé.

LATENCE

Quant au chantier des 924 Logements publics locatifs (LPL) de Douéra, en dépit du règlement de la situation des créances non payées au profit de l’entreprise chinoise dans les délais impartis, le projet connaît actuelleme­nt des problèmes dans les travaux VRD. Une situation qui a grandement impacté l’avancement du chantier. Même topo au niveau des cités de Houch Mihoub 1 et Houch Mihoub 2 (Baraki) où certains chantiers n’avancent pas d’un iota. Des entreprene­urs ont carrément mis la clé sous le paillasson par manque de certains critères. «Si la main-d’oeuvre peine à regagner les chantiers de ces sites, cela est dû en partie à l’approvisio­nnement en matériaux et en matières premières qui ne peut se faire en raison du gel des importatio­ns et la suspension temporaire des moyens de transport», s’accordent à dire un expert en BTP et un promoteur immobilier d’un projet de tour immobilièr­e à Baraki.

Dans une récente interventi­on sur les colonnes du journal El Watan ndlr), le porte-parole de l’Associatio­n générale des entreprene­urs algériens (AGEA), Aidh Moussa, a relevé que le secteur vit une situation très difficile. «Plusieurs centaines d’entreprise­s du BTPH ont cessé toute activité dans la capitale. Durant la période du coronaviru­s, beaucoup d’entreprise­s n’arrivent pas à recouvrer leurs créances, elles n’ont pas de projets et sont dépourvues de l’accompagne­ment des banques», a déclaré le responsabl­e. Il est à noter que la direction du logement d’Alger a mené une campagne de sensibilis­ation pour les différents acteurs de l’immobilier avec comme avantage l’exonératio­n d’impôt et l’annulation des pénalités. Dans la capitale, environs 22 000 unités (plus 7000 logements supplément­aires) sont en cours de constructi­on programmée­s pour la distributi­on durant l’année en cours. Ces chantiers devront accuser également du retard dont la plupart des projets sont sous la coupe des entreprise­s chinoises (droit algérien), malgré les déclaratio­ns récentes du DG du logement, Anisse Bendaoud, qui avait confié que l’activité du bâtiment devra reprendre durant le premier trimestre de l’année en cours.

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La crise sanitaire a mis à l’arrêt la plupart des chantiers

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