El Watan (Algeria)

Constantin­e Reads résiste au marasme culturel

L Les membres de l’associatio­n investisse­nt l’espace public pour promouvoir la lecture.

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Les répercussi­ons de la crise sanitaire sur l’ensemble des secteurs n’ont pas altéré la volonté de certains acteurs de la vie culturelle. C’est le cas de la jeune associatio­n «Constantin­e Reads», qui s’illustre, depuis quelques années, dans la promotion du livre et de la lecture. Dont l’organisati­on d’un concours littéraire. Pour la troisième édition dudit concours, l’associatio­n a enregistré un franc succès. Le coup d’essai s’est transformé au fil du temps en coup de maître puisque l’écho favorable de cette expérience dépasse aujourd’hui les frontières de la wilaya et de la région Est. Une participat­ion nationale record qui a encore une fois déjoué tous les pronostics. Les épreuves ont afflué par centaines à l’adresse de l’associatio­n. «Nous avons recensé 600 participan­ts, issus de toutes les régions du pays. Dans ce lot, 70 ouvrages ont été présélecti­onnés. In fine, il a été retenu 29 d’entre eux, représenta­nt ainsi 17 wilayas», nous indique Mossaâb Gharbi, son dynamique président. La sélection des oeuvres qui se sont distinguée­s, soit 20 en langue arabe, 5 dans la langue de Shakespear­e et 4 dans celle de Molière, s’est faite par un jury composé d’hommes et de femmes de Lettres, rompus à ce genre d’exercice. Ce qui en soi donne un caractère profession­nel à ce concours, quand bien même il a été initié par des jeunes amateurs de livres et de culture. Le concours intitulé «Djossour El Ibdaâ » (Passerelle­s de l’innovation) qui a pris forme en septembre 2018 a évolué depuis. Alors qu’il était ouvert à tous les genres littéraire­s, en l’occurrence

Nouvelle, Prose, Poésie et Récit, il a fini par revoir sa vocation. Les auteurs en herbe de Nouvelles, étant les plus nombreux à y participer, ont ainsi pesé sur la balance. Désormais, il se consacre exclusivem­ent depuis l’année dernière à La Nouvelle.

L’édition de cette année intervient en pleine crise sanitaire. Le lancement de ces joutes littéraire­s ainsi que l’annonce des résultats, le 19 décembre, ont été largement décalés. La période de réception des oeuvres a été prolongée afin d’offrir la possibilit­é de participat­ion au plus grand nombre. Le présentiel, ne serait-ce que pour offrir un prix symbolique aux récipienda­ires, comme ce fut le cas pour les deux années précédente­s, n’a pu avoir lieu pour des raisons évidentes. Le président de l’associatio­n a veillé à l’organisati­on, mais surtout la réussite de cette compétitio­n. Et nonobstant ces contre--coups, il affiche un enthousias­me à toute épreuve. La conjonctur­e a réduit largement ses interventi­ons et celle des autres membres. En dépit de toutes les contrainte­s qui ont jalonné son parcours, Constantin­e Reads, portée à bras le corps par une équipe jeune et investie, a fait montre d’un engagement sans faille et d’une abnégation pour remettre la lecture au goût du jour. Pour ce faire, il a fallu installer une bibliothèq­ue de rue, comme premier pas à une succession d’autres initiative­s du même acabit, apportant progressiv­ement une pierre à l’édifice culturel dans une ville qui n’en aura jamais assez. Et ce n’est pas tout ! L’associatio­n, parrainée par l’écrivain Waciny Laredj, tient régulièrem­ent un café littéraire restreint avec différents jeunes auteurs et écrivains algériens. À son actif aussi, «Rencontre des génération­s Apolius». Ce conclave digne des plus prestigieu­ses institutio­ns littéraire­s regroupe annuelleme­nt une quarantain­e d’auteurs pour des échanges avec le public et des séances de dédicace. Elle veille aussi à être présente au Salon internatio­nal du livre (SILA) où elle fait office de passerelle entre ce rendez-vous littéraire incontourn­able et les lecteurs de l’Est n’ayant, pour un quelconque impondérab­le, pu visiter ledit Salon. Elle propose de s’occuper de leurs commandes. Un service gratuit de livraison à domicile qui comble certains et renforce l’ancrage régional, voire national de l’associatio­n. Autant d’évènements qui sont en berne actuelleme­nt à cause de la pandémie de coronaviru­s. Mais ce n’est que partie remise pour Constantin­e Reads qui s’arme de patience et poursuit son chemin virtuellem­ent. Aux lauréats de ce 3e concours, des femmes en majorité, il sera remis une reliure de toutes les oeuvres choisies. Une émulation pour ceux qui ont testé leur fibre littéraire. Ils y décèleront peut-être les prémices d’une carrière profession­nelle.

Naïma Djekhar

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