Une scabreuse affaire de permis de construction et de démolition
La municipalité de la capitale des Hauts-Pla- teaux est ébranlée, ces jours-ci, par une gravis- sime affaire de permis de construction et de démo- lition «signés» paradoxalement par le P/APC. Ce dernier se met en porte-à-faux avec les procédures et les démarches de ses propres services s’expliquant mal le revirement du président de l’Assemblée. Ainsi, le 5 février 2020, une commission de constatation présidée par le chef de service de l’aménagement et de l’urbanisme de la commune se rend à la cité Yahiaoui en réponse à des plaintes de riverains pointant du doigt les «méfaits» d’une construction individuelle en R+6. A la grande surprise de la commission, le constructeur ne disposait même pas d’un permis de construction demandé pour un R+5 en lieu et place de R+6. La double infraction est consignée en noir sur blanc par les membres de la commission ponctuant la sortie par un compte rendu détaillé, au grand soulagement des plaignants, qui vont vite déchanter. En se basant sur le procès- verbal de constatation, n°426 du 05/02/2020, le P/APC ordonne (décision n°85/2020, dont El Watan détient des copies du dossier) la démolition de ladite construction. La décision est transmise le 10 mars 2020 à la daïra qui approuve. Et contre toute attente, le P/ APC fait marche-arrière, délivre le 24 septembre 2020, un permis de construction pour un R+5. Le premier responsable de la commune met entre parenthèses la décision de démolition. Il fait fi des désagréments causés aux riverains privés de soleil. Pour se dédouaner, il se réfère à l’avis du guichet unique, délivré 12 mai 2019. Le revirement du P/ APC donne non seulement un coup de massue aux décisions de l’institution, mais accentue le malaise au sein de l’APC de l’antique Sitifis où rien ne va. La tutelle, en l’occurrence la wilaya, pas du tout satisfaite de la gestion des affaires du chef-lieu en ruine, va-t-elle passer sous silence les deux poids et deux mesures du P/APC d’une cité qui s’entremêle les pinceaux ? La question est posée.
Kamel Beniaiche