Année noire pour l'automobile en pleine transition électrique
L'industrie automobile allemande, pilier de l'économie nationale déjà fragilisée avant la pandémie, a encaissé l'une des pires années de son histoire, mais espère se relever dès 2021 pour affronter sa complexe mue électrique. Avec 2,92 millions de voitures immatriculées, le marché a chuté de 19% l'an passé, à son plus bas niveau depuis la réunification, selon des chiffres officiels publiés hier.
Pis encore, la production domestique s'est effondrée d'un quart sous l'impact de la crise sanitaire, qui a conduit au printemps à l'arrêt des usines et à la fermeture des points de vente : 3,5 millions d'unités ont été assemblées dans les usines du pays, le plus bas niveau depuis 45 ans, a indiqué la fédération des constructeurs VDA.
Les ventes n'avaient connu une pire chute qu'en 2010, avec -23%, mais après une année 2009 gonflée par la prime à la casse. «Nous nous attendons pour 2021 à une reprise du marché automobile allemand», a commenté Hildegard Müller, présidente de la VDA, dans un communiqué. «Toutefois, le niveau très élevé d'avant la Covid ne sera pas encore rattrapé», ajoute-t-elle. Pour l'unique mois de décembre, les ventes ont progressé de 10%, à 311 000 unités, selon l'office fédéral de l'automobile KBA, malgré un durcissement des mesures contre la pandémie en Allemagne.
Certains achats devraient avoir été précipités par la perspective du retour de la TVA à son niveau normal dès janvier, note la VDA.
Côté production, il s'agit de la quatrième baisse annuelle d'affilée pour le premier secteur industriel du pays, fragilisé avant la pandémie par le coûteux virage électrique. Les conflits commerciaux lancés par le président américain sortant, Donald Trump, avaient également pesé.
Seul indicateur en vert foncé : les ventes de voitures électriques, qui ont triplé en 2020 pour atteindre 6,7% du marché, aidées par de généreuses primes à l'achat.
En incluant les hybrides, les voitures électrifiées ont représenté, avec 395 000 unités, 13,5% des nouvelles immatriculations ; une part qui est montée à 22% au dernier trimestre de l'année.