MERAH CHOUKRI. DEMANDEUR DE LOGEMENT
«DES BÉNÉFICIAIRES ONT L’ÂGE DE MON FILS»
Merah Choukri est un salarié qui n’a d’autres ressources que ses 22 000 DA/mois et qui a à sa charge six personnes. Aujourd’hui âgé de 58 ans, sa demande de logement vient de boucler la 26e année sans qu’aucune partie ne s’en inquiète, malgré ses interminables pérégrinations à travers les différentes institutions et les correspondances adressées aux responsables compétents. Pour la dernière attribution, Merah a constaté l’existence en surnombre de plusieurs bénéficiaires du logement propriétaires de biens et autres qui affichent des signes apparents de richesse. Des attributaires âgés entre 25 et 28 ans sont porteurs, selon lui, des indices d’un détournement de quelques unités au profit de leurs aînés, qui seraient déjà inscrits sur le fichier, autrement dit des prête-noms. «Je vous assure que tous ces noms sont connus par le grand public et qu’il s’agit d’un procédé attentatoire à la crédibilité de la commission de daïra. Voyez ces jeunes qui ont l’âge de mon fils et qui n’ont même pas fondé un foyer ; d’autres jeunes, par contre, qui sont responsables de familles nombreuses et autres encore qui ont perdu l’un des parents n’ont pas été retenus sur les listes», a-t-il dévoilé. Merah, qui continue à batailler pour un logement, a pris attache avec des responsables dont le chef de daïra pour connaître le bien-fondé de cette longue attente et pour proposer une solution à sa situation difficile. «J’ai proposé mon affectation vers un lotissement à caractère social ou rural, car je ne peux en aucun cas recourir à la construction d’une baraque, une option qui a pourtant permis à un grand nombre de gens de bénéficier d’un logement en un temps relativement court. Aucune suite n’a été faite à ma demande», a-t-il conclu.