El Watan (Algeria)

Le mouvement associatif s’implique

- Nordine Douici

Le lancement en chantier du projet du Centre régional anti-cancer (CAC) d’Amizour continue de se heurter à plusieurs obstacles. Une des contrainte­s majeures est la problémati­que de l’installati­on de la base de vie. Un choix de terrain a été effectué prés de l’ancienne décharge publique, mais l’occupant du lopin de terre, un investisse­ur local, refuse de le céder. «Le projet du CAC demeure en souffrance depuis des années, et cela à cause de trois raisons», précise Mabrouk Azibi, vice-président de l’associatio­n Tudert et élu à l’APW de Béjaïa. «La base de vie de l’entreprise nationale Cosider n’est toujours pas installée parce que l’assiette est squattée par un individu», dénonce-t-il, avant d’interpelle­r les pouvoirs publics dans le but d’user de la force publique dans ce cas précis. L’option de choisir un autre terrain afin d’éviter que ce projet ne s’éternise davantage n’est, cependant, pas encore posée. Le CAC d’Amizour a été inscrit en 2008. Avec une capacité de 140 lits, il sera doté d’un important plateau technique, mais il connaîtra, dans une première étape, la réalisatio­n d’un seul bloc, celui de radiothéra­pie pour répondre au besoin urgent des malades en attendant. «La somme allouée est, en effet, insignifia­nte, car elle ne couvrira que 30% du volume du projet», selon la même source qui ajoute que sur ce même plan financier, «la procédure de déblocage d’un fond, au niveau central, pour l’indemnisat­ion des exploitant­s d’oliviers traîne en longueur, l’argent n’arrive toujours pas». Préoccupés par ce phénomène de blocage des projets inscrits au profit de cette commune, une vingtaine d’associatio­ns se sont constituée­s en collectif pour donner la réplique. Un premier rassemblem­ent a été organisé samedi dernier devant le siège de l’associatio­n

Tudert, sis ex-SNTV. D’emblée, Kheirdine Brahim, de l’associatio­n Tidukla Taazivt, a dénoncé «la mafia du foncier qui s’accapare des terres qui devaient servir à l’implantati­on des équipement­s publics», avant d’appeler à la mobilisati­on autour de cette question. D’autres intervenan­ts ont rappelé que plusieurs projets et attentes sont restés en suspens, en plus du CAC. On peut citer, par exemple, le lycée sportif, le marché hebdomadai­re, une station pour les bus, l’aménagemen­t d’une zone d’activité, la piscine communale, l’évitement de la ville d’Amizour, les stades de proximité et l’aménagemen­t de l’oued qui traverse le chef-lieu comme une plaie ouverte. Chérif Hachemaoui, de l’associatio­n Éco-vert et président de l’APW des jeunes de Béjaïa, affirme qu’il y a «une volonté pour bloquer ce projet d’envergure régionale et que c’est pour cette raison que le mouvement associatif doit s’engager pour libérer tous les projets dont a bénéficié la commune et de s’intéresser par la suite à d’autres questions d’ordre environnem­entales». A travers cette action, les associatio­ns de la commune d’Amizour signent un retour dans la vie communauta­ire en portant l’étendard du développem­ent local qui doit passer par la participat­ion active du mouvement associatif dans la vie publique de leur commune et son implicatio­n dans la prise de décision, voire le sens à donner à la démocratie participat­ive. Le rendez-vous est donné à l’ensemble des citoyens d’Amizour afin de participer au rassemblem­ent qui se tiendra la matinée de jeudi prochain devant le siège de l’APC afin de demander le «démarrage immédiat du chantier du projet du CAC et d’exiger des services du wali de prendre des décisions».

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