El Watan (Algeria)

«IL EXISTE PLUSIEURS CHANSONS INÉDITES DE KAMEL MESSAOUDI»

Le poète et parolier Kaddour Frah est décédé la semaine dernière à l’âge de 59 ans. Il était l’auteur de la célèbre chanson Ech’Chemaâ interprété­e par le regretté Kamel Messaoudi. A titre d’hommage, nous reproduiso­ns son entretien paru dans El Watan le 27

- K. S.

Pour ceux qui ne vous connaissen­t pas, Kaddour Frah n’est autre que l’auteur du texte de Ech’Chamaâ (La bougie) immortalis­ée par Kamel Messaoudi…

C’était un contexte un peu particulie­r. A cette époque-là, 1981-1983, j’étais au service national, dans un endroit lointain et féerique, à Aïn M’guel où j’étais très inspiré. C’est en 1982 que j’ai écrit le texte de la chanson Ech’ Chamaâ ainsi que d’autres textes que le regretté Kamel Messaoudi a interprété­s. J’ai signé des textes comme Lahbiba Mimti, Ya Nass. J’ai été coauteur de Kamel Messaoudi avec le titre Ana wa n’tia guitara, Sobri ya labnia…

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Les familles Messaoudi et Frah étaient des voisins. Nous avons fréquenté la même école. Nous étions des amis d’enfance. Nous nous sommes essayés à la chanson moderne. Nous étions très influencés par Rahal Zoubir, Turkish Blend…

Et quand votre collaborat­ion s’estelle concrétisé­e ?

C’est Kamel Messaoudi qui a «troqué» sa guitare sèche pour le mandole. Alors,

Ech’Chamaâ est née et Saber El Kia qui fut son premier produit musical, et ce, sans compter de chansons qui n’ont pas été éditées.

Vous voulez dire qu’il existe des chansons inédites de Kamel Messaoudi…

Ce sont des chansons datant de 1985. C’est l’éditeur qui «jouait» avec les dates de sortie de ces titres. A titre d’exemple, une chanson a été interprété­e et enregistré­e par Kamel Messaoudi en studio et n’a jamais été éditée. Il existe plusieurs chansons que Kamel Messaoudi n’a pas interprété­es.

Vous avez écrit pour de nombreux artistes…

J’ai travaillé avec Radia Manel, Fella Ababsa, Naïma Dziria pour laquelle j’ai écrit une chanson intitulée Loukan dja

yatkelem kalbi et qui a été reprise par Samir Toumi, Djaâfar Benyoucef, Tewfik Aoun. J’ai écrit aussi pour Kamel Kobi, le fils de Abderrahma­ne ; Farid Akkouche, un chanteur voulant persévérer dans le chaâbi ; Djamel Ziani…

Vous êtes plus algérois assimi plutôt que chaâbi…

Oui, absolument ! J’ai signé des chansons aussi dans le style hawzi pour Amir Aïssou

Pourriez-vous écrire des textes pour d’autres univers musicaux…

Oui, si c’est du wahrani à la Blaoui Houari, Ahmed Wahby, je suis d’accord. J’aime concevoir des chansons à texte durable et non pas celles «sandwich» (temporaire­s). J’ai eu l’honneur de côtoyer le regretté grand maître du chaâbi Mohamed El Badji. Il m’a donné un conseil : il ne faut pas mentir ! Ce n’est que plus tard que j’ai compris le sens de cette caution. N’écris pas un texte auquel tu ne crois pas. Le feeling…

C’est cela! Là, vous venez de signer cinq titres sur le deuxième album Yadra du chanteur chaâbi El Hadi Tafzi…

Oui, cinq titres sur six. J’y ai assuré pratiqueme­nt la production artistique sur cet album.

C’est un album très acoustique (plusieurs guitares)…

Je me suis démarqué de ce qui est traditionn­el. Effectivem­ent, il y a une touche très acoustique chaâbi-mandole, plusieurs guitares et des percussion­s. Il n’y a ni banjo ni violon. Avec un esprit «khaloui» (jovial).

El Hadi Tafzi est un talent de chaâbi très prometteur jouant de la guitare gypsy à merveille et surtout ayant une voix à caractère…

C’est un jeune chanteur de Khemis Miliana que j’ai voulu aider à se faire connaître. El Hadi Tafzi a beaucoup de valeurs artistique­s. Il marche sur les traces de Mohamed Kacemi, un excellent chanteur chaâbi originaire de Khemis Miliana et dont le répertoire est repris par des interprète­s algérois. El Hadi Tafzi a le chaâbi dans le sang. Il est expressif. Quelle est votre source d’inspiratio­n ?

C’est la rue. J’aime écouter les gens. Il y a aussi mon côté autobiogra­phique que je cache par pudeur.

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