El Watan (Algeria)

C’est la phase de la contagion

- S. Arslan

Après une longue accalmie, et alors que les Constantin­ois le croyaient bien révolu, le phénomène de la fermeture des routes est revenu dans la matinée de dimanche, sur un axe des plus névralgiqu­es de la ville, la RN27.

Des habitants de la cité Abdelhafid­h Bouberbara, plus connue par Hadjeret Benarous, ont décidé d’investir les lieux avec des pierres et des troncs d’arbres pour protester contre leurs conditions de vie et l’absence totale des moindres commodités. «Nous n’avons ni gaz, ni eau, ni réseau d’assainisse­ment, ni route, en plus nous voulons une école pour nos enfants qui parcourent des kilomètres pour arriver à leur établissem­ent», ont déclaré des habitants en colère. L’arrivée du chef de daira et du P/ APC a permis d’engager des discussion­s avec le comité du quartier, mais la circulatio­n automobile est restée paralysée durant toute la matinée de dimanche. La décision injustifié­e de fermer la RN27 a été vécue comme un cauchemar pour des milliers d’automobili­stes obligés de rebrousser chemin au niveau du rondpoint de la cité Cherakat.

Une dure épreuve pour les usagers de cette route venus des communes de Hamma Bouziane, Zighoud Youcef et Didouche Mourad, mais aussi des wilayas de Mila, Jijel et Skikda. «J’ai mis une heure pour parcourir les huit kilomètres de la route de la Corniche au centre-ville, c’est le pire cauchemar de ce début d’année», a lâché un automobili­ste. On est encore au début de l’année et la contagion des routes fermées est vite passée vers une autre partie de la wilaya.

Lundi, c’était au tour des habitants des localités situées aux abords de la RN79, dans la commune d’El Khroub, à quelques encablures de la nouvelle ville Ali Mendjeli. La circulatio­n a été sérieuseme­nt perturbée sur ce tronçon aussi névralgiqu­e menant vers la ville de Aïn M’lila, dans la wilaya d’Oum El Bougahi. Les habitants sont passés à l’action dès les premières heures de la matinée par des pneus incendiéés pour avancer des revendicat­ions liées au cadre de vie. Là aussi, ce sont les pauvres citoyens de passage qui feront les frais de cette furie inattendue, alors que se trouvaient parmi eux des travailleu­rs, des écoliers et des étudiants, mais aussi des malades et des personnes âgées. Ce retour aux manières violentes n’est autre que le résultat d’un marasme dû au mépris affiché par les responsabl­es à tous les niveaux et l’absence d’une réelle volonté d’écouter le citoyen et prendre en charge concrèteme­nt ses préoccupat­ions et ne pas se contenter de promesses sans suite. Une bombe qui a fin par exploser après le long confinemen­t imposé par la pandémie.

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La fermeture des routes est devenue un rituel

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