Les enseignants-chercheurs réclament la prolongation de leur bourse à l’étranger
● Les enseignants-chercheurs actuellement à l’étranger réclament la prolongation «exceptionnelle» de la durée de leur bourse et leur indemnisation pour la période passée à l’étranger sans financement.
Les enseignants-chercheurs, chercheurs permanents et doctorants non salariés, ayant bénéficié d’une bourse à l’étranger dans le cadre du Programme national exceptionnel (PNE) pour la promotion 2019/2020, réclament une deuxième prolongation exceptionnelle de leur bourse. Dans une pétition adressée au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et dont El Watan détient une copie, les enseignants réclament du Président de les aider à avoir gain de cause auprès de leur tutelle au sujet de la prolongation de la durée de leur bourse (minimum sept mois) ainsi qu’une indemnisation pour la période passée à l’étranger sans financement. Les signataires estiment que malgré tous les efforts consentis, les chercheurs n’ont pas pu atteindre tous les objectifs tracés dans leurs plans de travail, «avec une réalisation estimée à hauteur de 30 à 50%». Pour les concernés, la réduction de la période de stage aura des conséquences fâcheuses : remise en cause de la crédibilité du chercheur algérien, le financement de l’Etat risque de «partir en l’air», impossibilité de finaliser les thèses et de respecter l’engagement de soutenir après dix mois de la fin de formation. Dans le courrier adressé au Président, les chercheurs ont recensé plusieurs obstacles rencontrés depuis leur inscription au PNE. Il s’agit d’abord de la «diminution inattendue» de la durée de la formation variant entre 7 et 11 mois, «alors qu’elle devrait être d’une durée de 18 mois, comme pour les boursiers précédents qui ont bénéficié du même programme». Les enseignants ont dénoncé aussi la lenteur dans la délivrance des papiers finaux de bourse, ce qui a généré des retards variant entre deux et quatre mois, et engendré des problèmes avec les services de gestion des laboratoires et universités d’accueil sur la date d’arrivée déclarée. Une fois arrivés dans les pays d’accueil, les chercheurs ont été confrontés, en cette période de crise sanitaire (Covid-19), à la fermeture des laboratoires de recherche et des universités d’accueil, entravant «grandement le déroulement de nos travaux de recherche et l’avancement dans nos recherches». «A noter que cette pandémie est arrivée après deux, voire quatre mois du début de nos stages (mars 2020), qui a coïncidé avec l’entrée effective dans nos recherches, tout en tenant en compte du temps nécessaire pour le règlement des papiers et l’installation», soutiennent-ils. Les chercheurs précisent que durant cette période de fermeture des laboratoires, et à partir du 15 avril 2020, ils avaient envoyé plusieurs demandes individuelles et collectives réclamant une prolongation de la durée de la bourse afin d’avancer dans les travaux de recherche et récupérer le temps perdu et ainsi atteindre les objectifs tracés et finaliser les thèses.
«Nous avons attendu des réponses favorables qui soient à la hauteur et prennent en charge l’insuffisance de la durée de la bourse accordée initialement et la durée de confinement, soulignent les chercheurs. Malheureusement, après trois mois d’attente, exactement entre le 26 juillet et le 23 août 2020, nous recevons les résultats de prolongation d’une durée variant entre deux à trois mois, ayant le 1er septembre comme date d’effet, qui a été choquant pour tout le monde. Cet laps de temps ne couvre même pas une partie de la durée effective de fermeture des laboratoires de recherche variant entre quatre à six mois (selon le pays et le laboratoire).»
Il est à noter que durant cette période, des chercheurs sont restés sans financement et prise en charge à l’étranger, et la majorité d’entre eux se sont retrouvés dans une situation irrégulière à cause de l’expiration de leurs titres de séjour non renouvelés pour non-présentation de justificatifs valables. Les enseignants considèrent que ce qui a été publié par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sur sa page Facebook, le 21 décembre 2020, n’est pas une réponse officielle à leur demande, «d’autant plus que la plupart des points abordés par le ministre dans sa publication et attribués à notre paiement n’ont aucune base de validité».