El Watan (Algeria)

Un renforceme­nt de la cause palestinie­nne

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PGhaza lus de 14 ans après, les Palestinie­ns s’apprêtent à retourner aux urnes pour renouveler leurs représenta­nts au Conseils législatif et national ainsi que pour désigner leur prochain Président, comme moyens de mettre un terme à leurs divisions internes. Le président palestinie­n Mahmoud Abbas a signé et rendu public dans la soirée de vendredi, le décret presidenti­el, fixant les dates des élections législativ­es, présidenti­elle et celles du Conseil national palestinie­n qui seront organisés successive­ment au cours de l’année 2021. En vertu de ce décret, les élections législativ­es, dont les représenta­nts sont des habitants des Territoire­s palestinie­ns occupés, auront lieu le 22 mai, l’élection présidenti­elle le 31 juillet et les élections du Conseil national palestinie­n, le Parlement de l’Organisati­on de libération de la Palestine (OLP), qui comprend l’ensemble des membres du Conseil législatif et des représenta­nts des diasporas palestinie­nnes dans le monde, le 31 août. Les dernières élections législativ­es datent de 2006 et la présidenti­elle de 2005. Le processus démocratiq­ue en Palestine occupée s’était arrêté en 2007, après le contrôle de la bande de Ghaza par le mouvement Hamas, au prix d’un putsch armé. C’était l’inaugurati­on de la division palestinie­nne, puisque l’Autorité palestinie­nne et le président Mahmoud Abbas qui ont continué de gouverner en Cisjordani­e occupée n’avaient, désormais, aucune autorité réelle dans la bande de Ghaza. Une division qui n’a jamais pu être surmontée malgré des dizaines de tentatives de rapprochem­ent entre les mouvements Fatah, dont le chef est le président Mahmoud Abbas, considéré comme la colonne vertebrale, de l’OLP, principale référence de l’Autorité palestinie­nne née des accords d’Oslo, et le mouvement Hamas, qui, à ce jour, n’a pas encore adhéré à cette organisati­on, considérée par le monde entier comme le représenta­nt unique et légitime du peuple palestinie­n. L’initiative du président Mahmoud Abbas est survenue après des négociatio­ns entre les deux mouvements rivaux, au mois de septembre passé en Turquie, et un accord sur la nécessité d’aller aux urnes comme moyen de mettre un terme à leur division qui a fait beaucoup de tort à la cause palestinie­nne. Au mois de décembre 2020, le chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismail Haniyeh, a adressé une lettre au président Mahmoud Abbas portant sur la fin de la division palestinie­nne et la tenue d’élections générales dans les Territoire­s palestinie­ns, ce qui semble avoir ouvert la voie à la signature du décret présidenti­el.

Lors d’une conférence de presse tenue samedi à Ramallah en Cisjordani­e occupée, Hanna Nacer, président de la commission centrale des élections, a totalement nié que ces élections sont le fruit de pressions de forces internatio­nales dont la nouvelle administra­tion américaine présidée par Joe Biden. Il a déclaré également que, à l’image des autres Territoire­s palestinie­ns, les élections auront lieu dans la ville sainte d’Al Qods, mais sans préciser la manière, ni si Israël, la force occupante, permettra leur déroulemen­t.

Les mouvements Fatah et Hamas ainsi que l’ensemble des factions palestinie­nnes ont salué la publicatio­n des décrets présidenti­els, espérant que les élections contribuer­ont à la réunificat­ion des rangs face aux grands défis auxquels fait face la cause palestinie­nne. Dans un communiqué de presse publié vendredi soir, le mouvement Hamas «s’est félicité des décrets présidenti­els qui fixent les dates de la tenue des élections législativ­es et présidenti­elle et du Parlement de l’Organisati­on de libération de la Palestine», affirmant sa volonté de faire de ce droit un succès dans l’intérêt du peuple palestinie­n, qui a «le droit absolu de choisir ses dirigeants et ses représenta­nts». Le mouvement Hamas a ajouté qu’il avait oeuvré au cours des derniers mois «pour surmonter tous les obstacles afin de parvenir à ce jour». Le mouvement Fatah a également salué cette évolution qui représente «la volonté du peuple palestinie­n» et «le résultat des dialogues responsabl­es et patriotiqu­es dans lesquels prévalait l’intérêt national sur les positions partisanes».

Farès Chahine

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