El Watan (Algeria)

Entre grands besoins et sept nouveaux projets notifiés

L Entre surcharge, besoins multiples et conflits, les établissem­ents scolaires donnent à la direction de l’éducation du fil à retordre.

- K. Medjdoub

Un nouveau programme d’infrastruc­tures scolaires au titre de l’année 2021 vient d’être notifié pour la wilaya de Béjaïa pour la réalisatio­n de trois écoles primaires, deux lycées et deux collèges d’enseigneme­nt moyen (CEM), est-il annoncé lors de la traditionn­elle conférence de presse annuelle (qui est le dernier des soucis des autres directions) animée, lundi, par le directeur de l’éducation, Brahim Bader, et son staff. Les projets d’écoles sont inscrits au profit de Toudja, Kherrata et Takliet à Béjaïa-Ville. Ceux des CEM seront lancés à Oued-Ghir et Kherrata, tandis que concernant le secondaire, il s’agit de deux infrastruc­tures en remplaceme­nt du lycée Khaled Messaoud, à Darguina et du lycée Foudala à Tazmalt-Ville. Ce programme répond partiellem­ent aux besoins du secteur dans la wilaya estimé par la DE à 17 groupes scolaires, 8 CEM et 7 lycées.

Cette notificati­on arrive au moment où plusieurs projets inscrits ne sont pas lancés à l’exemple de quatre groupes scolaires au chef lieu de wilaya (Takliet, Boukhiama, Taghzout…) plombés par différente­s contrainte­s dont celles liées à la nature juridique du terrain forestier choisi pour Boukhiama. En tout, c’est 16 écoles inscrites, dont les budgets ont même été débloqués qui ne sont pas réalisées. Celle devant être réalisée à Seddouk, son projet date de 2012. Des projets de CEM sont aussi bloqués, comme à Tinebdar et Adekkar (Tazrout). A Sidi Boudrahem, un lycée a été réalisé mais n’a pas pu ouvrir ses portes à la dernière rentrée scolaire faute d’un «simple» aménagemen­t de l’accès principal. «Il reste un bout de route que l’APC de Béjaïa n’a pas encore goudronné», explique le DE. Il est reproché à l’APC de Béjaïa de traîner la patte au moment où «la DUC a fait son travail», a souligné le DE. «Ces retards dans le lancement impliquent des réévaluati­ons», rappelle Bezza Benmansour, le SG de la direction de l’éducation qui devait préciser, pour dégager la responsabi­lité de la DE dans les retards de réalisatio­n d’infrastruc­tures scolaires, que «nous ne construiso­ns pas, nous sommes des utilisateu­rs». Les difficulté­s que rencontre la DE à faire face aux multiples besoins du secteur sont également nourries par d’autres facteurs dont le peu de moyens financiers de la part des autorités centrales. Les chiffres avancés par la DE montrent que les besoins d’aménagemen­ts et de grosses réparation­s ne sont couverts qu’à concurrenc­e de 20%, alors que ceux en équipement­s le sont à près de 58%. «Nous n’avons pas eu de programme sectoriel depuis 2015 et notre budget est réduit de moitié depuis trois ans. Nous travaillon­s avec le seul budget de la wilaya» explique le SG. «Aucun centime du sectoriel. Un seul mur de soutènemen­t demande quatre milliards pour le réaliser», ajoute-t-il.

SURCHARGE

La wilaya compte 218 388 élèves, dans les trois paliers, enregistra­nt une augmentati­on d’effectif de presque 9000 élèves par rapport à l’année scolaire précédente. Si le primaire compte, de loin, le plus important nombre d’élèves, le moyen est le palier qui a enregistré la plus importante évolution entre les deux dernières années, avec plus de 4000 élèves de plus, alors qu’il y a lieu de noter que le préscolair­e a connu près de 700 élèves de moins que l’année d’avant. Pour le SG, «il n’y a pas de surcharge des classes à l’échelle macro».

Le rapport de la DE fait mention d’une moyenne de 22 élèves par classe du secondaire, près de 29 au moyen, et presque 26 au primaire, sans le préscolair­e qui compte le plus de concentrat­ion d’élèves dans une seule classe. Par filière, la moyenne d’occupation d’une salle de cours la plus élevée au lycée est celle des sciences et technologi­e en première année (34 élèves), puis les sciences exactes en deuxième année et littératur­e en première année (30) et, encore une fois, les sciences exactes à la terminale (28).

La moyenne la plus faible est dans les divisions de langue italienne en deuxième année avec seulement 8 élèves par classe et les différente­s spécialité­s en génie des routes, électrique et mécanique (10). Au-delà de ces moyennes, dans certains établissem­ents, la surcharge est une réalité et elle se mesure par le nombre de quarante élèves au minimum par classe, frôlant parfois la cinquantai­ne. Selon Bezza Banmansour, la surcharge à tous les paliers se situe surtout au chef lieu de wilaya et particuliè­rement à l’ancienne ville. La DE a recensé 58 écoles primaires souffrant de ce problème. Ce qui devrait nécessiter des projets d’extensions, mais qui n’arrivent pas forcément. Les deux collèges de Oued Ghir subissent en cela une pression pour manque de salles de cours.

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Brahim Bader, le DE, lors de la conférence de presse de lundi dernier

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