El Watan (Algeria)

La confusion persiste

●●Des sources proches du secteur de la santé affirment que le vaccin sera normalemen­t réceptionn­é au plus tard au début de la semaine prochaine pour entamer la vaccinatio­n à la fin du mois.

- Djamila Kourta

Les préparatif­s pour le lancement de la campagne nationale de vaccinatio­n contre la Covid-19 s’emballent dans les structures sanitaires à travers le territoire national sous l’égide du ministère de la Santé, mais rien n’est encore fixé que ce soit pour la date du début de cette campagne, ni pour l’arrivée du vaccin encore moins pour les quantités des doses qui seront réceptionn­ées.

Des sources affirment que le vaccin sera normalemen­t réceptionn­é au plus tard au début de la semaine prochaine pour entamer la vaccinatio­n à la fin du mois. D’autres préfèrent rester prudents et signalent que «personne ne peut vous dire réellement quand le vaccin russe Sputnik V sera réceptionn­é, pas même le ministre de la Santé. Vous ne connaissez pas les Russes ?» nous répond une autre source au fait du dossier. Et de déclarer : «On peut espérer recevoir de petites quantités vu la tension mondiale actuelle sur le vaccin contre la Covid-19, au moins de quoi commencer, comme cela a été décidé par le président de la République, au moins à la fin du mois.» Une situation des plus complexes, jamais vue dans le passé, qu’a eue à gérer le Pr Abderhmane Benbouzid, ministre de la Santé, en cette période de pandémie. Pourtant, le dossier de la vaccinatio­n a été ouvert dès le mois d’août et les experts ainsi que l’équipe de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) se sont vite penchés sur la question pour étudier et évaluer toutes les opportunit­és pour l’acquisitio­n du vaccin contre la Covid-19, au point de déclarer que «l’Algérie sera parmi les premiers pays à avoir le vaccin quel que soit le prix», juste après le rebond de l’épidémie du moins de juillet 2020. Des discussion­s ont été engagées avec des représenta­nts de laboratoir­es ainsi que d’autres diplomatiq­ues mais rien n’a été conclu.

Pis encore, le gouverneme­nt a plutôt changé d’attitude et a préféré afficher, pendant plusieurs semaines, une position prudentiel­le qui a fait réagir, le 10 décembre 2020, le président de la République. Il a secoué son gouverneme­nt pour l’acquisitio­n d’un vaccin en exigeant une campagne nationale de vaccinatio­n pour le mois de janvier en cours. Un mois qui est à sa seconde décade, mais où il n’y a rien à l’horizon. «Prêt au plan logistique», martèle le ministère de la Santé, tout en déclarant ignorer l’essentiel, à savoir la date du lancement et quand arrivera le vaccin. «La vaccinatio­n est prévue pour ce mois de janvier et 80% de la population sera vaccinée», ne cesse de répéter le Dr Djamel Fourar, porte-parole du comité scientifiq­ue de suivi de l’évolution de la pandémie. La stratégie de vaccinatio­n a été élaborée et transmise aux DSP et des instructio­ns ont été envoyées pour se préparer à cette campagne aux différents niveaux. D’ailleurs, la première session de formation des équipes de vaccinatio­n a débuté hier par visioconfé­rence au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitaliè­re. «Les équipes médicales et paramédica­les chargées de la vaccinatio­n ont une très bonne expérience en la matière. Cette formation théorique sera donc axée sur la maladie, à savoir la Covid-19 d’une manière générale et puis la vaccinatio­n avec un vaccin nouveau jamais utilisé. Cette formation concernera donc l’acte de vaccinatio­n, ses indication­s, les contre-indication­s, la gestion des effets secondaire­s, l’enregistre­ment des personnes vaccinées, le suivi de ces personnes et la pharmacovi­gilance», nous confie-t-on. La vaccinatio­n sera donc assurée dans les unités de vaccinatio­n, que ce soit dans les EPH, EHU, CHU ou autres en collaborat­ion entre les services de la médecine du travail et de la médecine préventive. Les population­s cibles prioritair­es sont les personnels de la santé, les personnels assurant des activités essentiell­es stratégiqu­es du pays, des malades chroniques âgés de plus de 18 ans. A noter que le ministère de la Santé a assuré que 500 000 doses de vaccin ont été commandées auprès du centre national d’épidémiolo­gie et de microbiolo­gie Gamaleya, dont la première livraison sera bientôt réceptionn­ée, sans donner de date fixe.

Le porte-parole du gouverneme­nt, Amar Belhimer, avait annoncé la semaine dernière qu’un lot de vaccin chinois, sans préciser lequel, «sera livré à la fin du mois en cours». Résultat des courses, aucune dose n’est encore disponible à ce jour au niveau de l’Institut Pasteur d’Algérie, qui est désigné pour le stockage des vaccins, avons-nous appris.

Par ailleurs, l’on apprend que dans la première livraison du Sputnik V, la quantité des doses serait très réduite et estimée entre 10 000 à 15 000 doses. «Combien de personnes seront vaccinées avec cette quantité, sachant que dans les 21 jours qui suivent la première injection, on doit injecter la deuxième dose qui porte un autre adénovirus ? Il s’agit d’un autre vaccin. Comment allons-nous donc procéder ? Ce sont autant de questions auxquelles il n’ y a pas de réponse», regrette une spécialist­e de la vaccinatio­n.

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Le vaccin devrait être réceptionn­é la semaine prichaine, mais aucune informatio­n n’a filtré sur le sujet

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