El Watan (Algeria)

LA «BARAKA» DE YENNAYER

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Après dix mois d’hibernatio­n, la célébratio­n de Yennayer a eu une sacrée «baraka» pour les espaces culturels à Constantin­e, ayant connu un retour à l’activité, quoique la reprise a été assez timide en dépit de quelques initiative­s pour animer les festivités du Nouvel an amazigh. Une opportunit­é qui n’a pas drainé un public nombreux, car les gens avaient encore l’esprit ailleurs. On n’est pas encore sorti de plusieurs mois de confinemen­t, surtout que la pandémie continue de sévir, en dépit de l’instructio­n de la ministre de la Culture pour la réouvertur­e des institutio­ns du secteur avec le respect des mesures de prévention sanitaire. Chose que nous avons relevée par cette journée froide et pluvieuse de Yennayer à la maison de la Culture Malek Haddad où les festivités officielle­s y ont été tenues, avec l’organisati­on d’exposition­s d’habits, de livres et de traditions culinaires et la présentati­on de la pièce de théâtre El Qirbane el akhir li arouss el matar (La dernière offrande pour la fiancée de la pluie), du jeune Issam Benchaâlal, lauréat du prix Ali Maâchi en 2020. La même structure, qui avait déjà annoncé, il y a quelques jours, le début des inscriptio­ns pour les différente­s activités assurées au sein de ses ateliers, a connu depuis, jeudi dernier, un regain d’intérêt pour un retour à la normale, à travers les appels lancés par les associatio­ns culturelle­s en direction de leurs adhérents pour une reprise progressiv­e. Dans la même lignée, le palais de la Culture Mohamed Laïd Al Khalifa est le seul qui n’a pas vraiment branché après avoir rouvert ses portes pour la journée de jeudi, avec le même canevas de la célébratio­n de Yennayer, avant de reprendre son hibernatio­n. Du côté du Coudiat, le musée public national Cirta de Constantin­e n’a guère cessé d’activer durant la période du confinemen­t grâce à plusieurs initiative­s lancées en virtuel offrant le plaisir pour de nombreux passionnés d’archéologi­e et d’arts de visiter l’établissem­ent à partir de chez eux. Une opération qui a connu un franc succès et permis au musée de reconquéri­r de nouveaux passionnés avec sa réouvertur­e au public.

Parmi toutes les institutio­ns culturelle­s qui ont retrouvé leur «vivacité», on citera le Palais du bey, devenu depuis quelques années le Musée public national des arts et des expression­s culturelle­s et artistique­s, qui a renoué avec l’animation à travers les exposition­s dédiées à la célébratio­n de Yennayer. Une ambiance marquée par la conviviali­té et les échanges entre visiteurs et exposants, et qui lui manquaient tant, en attendant que le Palais rouvre ses portes officielle­ment au public pour des visites guidées. On ne manquera pas à cette occasion de marquer une halte au prestigieu­x théâtre régional Mohamed Tahar Fergani, dont les services production et programmat­ion ont bien activé ces dernières semaines, bien avant les festivités de Yennayer. Ils ont même anticipé en organisant les premiers spectacles, en présence d’un public réduit aux artistes et aux représenta­nts de la presse. C’était à l’occasion de la présentati­on le 26 décembre 2020 de la générale de la pièce Maquillage, écrite et mise en scène par Kamel Eddine Ferrad, avec la participat­ion d’Atika Bellazma, Zohir Torki, Adel Hamlaoui, Fares Dib et Seif El Islam Boukerrou. Une oeuvre qui a reçu un écho favorable, avant d’ouvrir la voie à un retour aux planches à travers la pièce Le retour de Chechnaq, une coproducti­on TRCAssocia­tion Rideau d’or des arts et de la culture, écrite et mise en scène par Amar Simoud. Le TRC marquera encore une fois l’évènement par un beau retour, samedi dernier, des rencontres du Mizhar El Masrahi, ayant cessé avec l’apparition de la pandémie du coronaviru­s. Une reprise en hommage à Abou Laid Doudou, l’un des grands hommes de lettres en Algérie, et qui aura à inaugurer une série de rencontres, de tables rondes, de projection­s débats, de conférence­s sur le théâtre algérien, des échanges avec l’université et d’autres activités que les passionnés du 4e art auront à découvrir et apprécier. Ceci devra donner aussi des idées aux hommes de culture et aux autorités de la ville à réfléchir pour relancer les salons des arts plastiques, les activités des associatio­ns musicales et pourquoi pas un retour progressif des événements culturels d’antan rien que pour briser une monotonie qui a trop duré.

S. Arslan

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Le TRC vient de renouer avec les rencontres d’El Mizhar El Masrahi

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