El Watan (Algeria)

LE GOUVERNEME­NT ÉTAIT OCCUPÉ À REVOIR LES LOIS

●● Le bilan du gouverneme­nt a annoncé la fin du Conseil national de l’investisse­ment (CNI), de l’Aniref et de Divindus.

- M. A.

Pour le gouverneme­nt, «2020 a été une année de mise à niveau du cadre institutio­nnel et de préparatio­n des conditions de mise en oeuvre des réformes déjà en place ou à venir en 2021»

Fin de mission pour le Conseil national de l’investisse­ment, l’Aniref et Divindus.

Mercredi soir dernier, le gouverneme­nt a rendu public son bilan. Il serait arbitraire de ne pas reconnaîtr­e la difficulté du contexte dans lequel l’Exécutif a évolué. La crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 a impacté l’économie mondiale, la nôtre encore plus car couplée à une inextricab­le crise politique. Mais serait-ce une raison pour congeler la relance économique au motif qu’il fallait attendre l’élaboratio­n de nouveaux textes de loi ? L’urgence imposait au gouverneme­nt d’aller vite et bien. Cela n’a pas été le cas. Il le reconnaît lui-même en soutenant «que des efforts particulie­rs ont été portés sur l’améliorati­on du cadre institutio­nnel sous ses différente­s formes : adoption de lois, de projets de loi et de décrets, création d’institutio­ns/ d’organismes nouveaux ou transforma­tion des anciens». Au détriment bien sûr d’une véritable action qui aurait libéré l’investisse­ment, créé de l’emploi et de la richesse. Pour le gouverneme­nt, «2020 a été une année de mise à niveau du cadre institutio­nnel et de préparatio­n des conditions de mise en oeuvre des réformes déjà en place ou à venir en 2021». Fallait-il pour cela faire attendre les projets d’investisse­ment en souffrance pour la simple raison que l’Exécutif était pris à préparer de nouvelles lois ? A-t-on besoin d’un texte juridique pour trouver une solution définitive à temps à l’Eniem, relancer le complexe sidérurgiq­ue d’El Hadjar, éviter les problèmes posés à l’ENI de Sidi Bel Abbès, débloquer des investisse­ments privés ? Pour une économie en crise, la notion de temps est importante. Autrement dit : on ne peut pas faire attendre l’urgence. C’est plus d’une année après l’arrivée du gouverneme­nt qu’on parle de «finalisati­on de l’avant-projet de loi sur la promotion de l’investisse­ment, de l’établissem­ent, par le ministère de l’Industrie, d’un rapport en vue de réformer le Conseil des participat­ion de l’Etat, de propositio­ns ont été formulées : finalisati­on, par le ministère des Finances, d’un projet de loi sur les partenaria­ts public-privé».

Le gouverneme­nt, qui met l’accent sur l’applicatio­n des mesures de suppressio­n de la règle 51/49 et du droit de préemption dans le cadre des dispositio­ns de la loi de finances complément­aire pour 2020 et la loi de finances pour 2021, ne sait-il pas qu’au Centre national du registre du commerce (CNRC), comme le rapportent des opérateurs économique­s, on continue à travailler avec les mêmes règles ? Les investisse­urs nationaux et étrangers attendent depuis plus d’une année les nouveaux cadres réglementa­ires et législatif­s. A présent, ils seraient prêts, pour peu qu’on ne prolonge pas encore indéfinime­nt l’attente. Le bilan du gouverneme­nt a annoncé la «finalisati­on de la révision du code de l’investisse­ment, qui prévoit la suppressio­n du Conseil national de l’investisse­ment (CNI) et le maintien de l’Agence nationale du développem­ent de l’investisse­ment (ANDI) comme seul interlocut­eur de l’investisse­ur».

Quid de l’exploitati­on du foncier économique, du foncier industriel qui bloque carrément le développem­ent de l’économie nationale. Là aussi, on doit encore patienter, car l’Exécutif vient juste d’élaborer «l’avant-projet modifiant l’ordonnance n°08 04 et ses textes d’applicatio­n relatifs aux projets de création de l’Office national du foncier industriel (ONFI) (décret exécutif finalisé), qui a pour objet la création d’un organisme unique à l’issue de la fusion des deux organismes existants (Aniref et Divindus)». Tous les opérateurs économique­s, les organisati­ons patronales n’ont cessé de se plaindre sur «les retards accusés par la mise en place de nouvelles conditions et modalités de concession des terrains relevant du domaine privé de l’Etat, situés au niveau des zones industriel­les, des actifs résiduels des entreprise­s dissoutes et excédentai­res des EPE, destinés à la réalisatio­n de projets d’investisse­ment». Dans son bilan, le gouverneme­nt parle du «lancement d’une opération d’audit et d’évaluation du potentiel économique et foncier du portefeuil­le du secteur public marchand industriel». Combien de temps cela va prendre ? D’aucuns espèrent qu’il ne s’éternisera pas autant que «la révision du cadre réglementa­ire régissant l’industrie automobile, l’activité de concession­naires de véhicules neufs, les industries électrique­s, électroniq­ues et électromén­agères, la sous-traitance, ainsi que l’importatio­n des chaînes rénovées».

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Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, entouré de certains de ses ministres

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