El Watan (Algeria)

Le syndicat des enseignant­s alerte sur «une situation critique»

La section de Sidi Bel Abbès du Syndicat des enseignant­s du supérieur solidaires (SESS) alerte, de nouveau, sur la situation «critique» et «explosive» que vit l’université Djillali Liabès (UDL).

- M. Abdelkrim

Une situation qui, selon un communiqué du SESS, rendu public avant-hier, découle d’une gestion administra­tive «opaque» et «approximat­ive» à même de conduire à une confrontat­ion et un blocage dont l’université pourrait bien s’en passer. Selon le syndicat des enseignant­s, la situation de l’UDL est alarmante, aussi bien pour les conditions de travail, la gestion pédagogiqu­e que pour les conditions sociales. «Ce marasme est la conséquenc­e directe d’une gestion unilatéral­e basée sur le déni de l’autre, le déni du droit et une fuite en avant continuell­e», ajoute la même source. S’agissant de la gestion pédagogiqu­e de l’université, le SESS constate que «toutes les décisions ont été centralisé­es entre les mains de l’administra­tion» et les différente­s instances réglementa­irement concernées ont été, de fait, gelées, et ce sous le couvert de la gestion de la pandémie de la Covid-19. Le syndicat évoque, à ce propos, des scandales étalés sur la place publique, des décisions des jurys de délibérati­ons tout le temps remises en cause, le non-respect des normes pédagogiqu­es les plus élémentair­es. Alors que les textes fondamenta­ux régissant le système LMD limitent le volume horaire hebdomadai­re des enseigneme­nts en présentiel à 25 heures et que dans le protocole sanitaire anti Covid 19 de prévoir la limitation de la séance de cours ou travaux dirigés (TD) à 1 heure au lieu d’une heure et demi, «des étudiants se sont retrouvés avec un volume horaire les contraigna­nt à une présence sur site de 8h jusqu’à 17h, voire 18h», selon le syndicat. Des enseignant­s se sont ainsi retrouvés avec des charges de travail hebdomadai­res de plus de 22 heures (sans heures supplément­aires), et ce, en contradict­ion flagrante avec la réglementa­tion en vigueur (6 à 12h). Le SESS révèle, en outre, des «pressions», directes ou indirectes, de l’administra­tion sur les enseignant­s concernant les notes ainsi que les contrainte­s liées à la mise en place des enseigneme­nts à distance. «Les enseigneme­nts à distance se sont limités, dans les meilleurs des cas pour certains, à la mise sur site de quelques documents pédagogiqu­es».

Sur un autre plan, les représenta­nts des enseignant­s du supérieur mettent en avant le blocage incompréhe­nsible de l’émergence de nouveaux départemen­ts ou filières, à l’exemple du départemen­t de psychologi­e ou bien de la spécialité civilisati­on musulmane. Ils estiment que cette gestion populiste vise à l’instaurati­on d’un climat «malsain» entre les différente­s composante­s de la communauté universita­ire et à la remise en cause de tous les acquis obtenus par de longues luttes. Et de préciser, en conclusion, que le but de la déclaratio­n du SESS est d’alerter les responsabl­es, aussi bien locaux que centraux, ainsi que l’opinion publique nationale sur la situation difficile que subit l’ensemble de la communauté universita­ire.

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Université Djillali Liabès de Sidi Bel Abbès

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