La quête de vie ancienne sur Mars peut commencer
La NASA a brillamment réussi jeudi à poser sur Mars son rover Perseverance, le cinquième véhicule seulement à avoir fait le voyage sans encombre, mais le premier à afficher comme objectif de trouver, dans les années à venir, une preuve de vie ancienne sur la planète rouge. s’est exclamée à l’heure prévue, 20h55 GMT, Swati Mohan, en charge du contrôle des opérations au Jet Propulsion Laboratory, à Pasadena, en Californie.
Les cris de joie ont retenti dans la salle de contrôle, même si les équipes présentes étaient moins nombreuses qu’habituellement pour un tel événement à cause de la pandémie de Covid-19. La NASA a immédiatement communiqué deux photos prises par le rover sur place.
a tweeté son compte officiel pour accompagner l’une des extraordinaires images en noir et blanc, sur laquelle on peut voir l’ombre du véhicule projetée au sol. Le président américain Joe Biden a salué un atterrissage preuve, selon lui, du et de
Perseverance a parcouru plus de 470 millions de kilomètres en 203 jours. Un autre rover américain, Curiosity, est toujours en activité ailleurs sur la planète rouge. La manoeuvre d’atterrissage était ultra-périlleuse et le site choisi, le cratère de Jezero, le plus risqué jamais tenté, en raison de son relief. Après être entré dans l’atmosphère martienne à 20 000 km/h, les frictions avec l’air ont fait monter la température du vaisseau jusqu’à 1300°C. Le rover était protégé par un bouclier thermique, qui n’a été largué qu’après l’ouverture d’un immense parachute supersonique. Huit rétrofusées ont fini de le ralentir avant qu’il ne déploie ses six roues, suspendu le long de câbles jusqu’au contact avec le sol. Perseverance est le véhicule le plus gros et le plus complexe jamais envoyé sur Mars. Il pèse une tonne et est équipé d’un bras robotique de plus de deux mètres. Preuve que la mission est également le fruit d’une coopération internationale : le président français, Emmanuel Macron, dont le pays a conçu l’un des nombreux instruments scientifiques du rover, a assisté à l’atterrissage au siège parisien du Centre national d’études spatiales (CNES).
a-t-il commenté.
Pour la première fois, la mission «Mars 2020» de l’agence spatiale américaine a comme but explicite de trouver des traces de vie ancienne sur la planète rouge, en collectant pendant au moins deux ans jusqu’à une trentaine d’échantillons de roche. Les tubes scellés devront ensuite être rapportés sur Terre par une future mission, dans les années 2030, afin d’être analysés et de peut-être enfin pouvoir répondre à
a souligné Thomas Zurbuchen, administrateur associé pour la science à la NASA. Les chercheurs pensent que le cratère de Jezero abritait, il y a 3,5 milliards d’années,
un profond lac d’environ 50 km de large.
Les premiers mois de la mission ne seront toutefois pas consacrés à ce premier objectif. Des expérimentations parallèles sont prévues. La NASA veut, notamment, prouver qu’il est possible de faire voler un engin motorisé sur une autre planète. Un hélicoptère, baptisé Ingenuity, devra arriver à s’élever dans un air d’une densité équivalente à 1% de celle de l’atmosphère terrestre. Deux micros devraient également, pour la première fois, enregistrer du son martien. La NASA fera aussi l’expérience de production d’oxygène directement sur place, grâce à un instrument de la taille d’une batterie de voiture fonctionnant un peu comme une plante, en aspirant le dioxyde de carbone de l’atmosphère martienne. Cet oxygène pourrait servir à de futurs colons humains pour respirer, mais aussi de carburant. Les deux rovers américains pourront être rejoints prochainement par la Chine : elle a récemment placé sa sonde «Tianwen-1» en orbite autour de Mars, contenant un robot téléguidé qui devrait tenter d’atterrir vers mai.