El Watan (Algeria)

El Menfi et Dbeyba gagnent des points

RÈGLEMENT DE LA CRISE LIBYENNE l L’envoyé de l’ONU en Libye, Jan Kubis, a obtenu avant-hier l’accord du président du Parlement, Salah Aguila, pour la tenue de la réunion d’octroi de confiance au gouverneme­nt Dbeyba l Kubis va discuter avec les députés de

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UTunis ne dizaine de jours a suffi au président intérimair­e libyen nominé à Genève, Mohamed Younes El Menfi, pour atterrir à Benghazi et rencontrer le commandant des armées, Khalifa Haftar, aller à El Baydha et discuter avec le président du Parlement, Salah Aguila, avant de se rendre à Tripoli, le 17 février, jour de commémorat­ion de la révolution, et descendre faire un bain de foule à la place des Martyrs. Pareil pour le chef du gouverneme­nt nominé, Abdelhamid Dbeyba, qui est allé à Ankara rencontrer le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avant de se rendre en Egypte rencontrer le président égyptien, Abdelfatta­h Al Sissi. Travail d’approche remarquabl­e.

Le président du Conseil présidenti­el, Younes El Menfi, a reçu le soutien de l’Est libyen à la finalisati­on de la phase de transition, lorsqu’il a conversé avec le président du Parlement, Salah Aguila, ainsi qu’avec le commandant des armées, Khalifa Haftar. Les observateu­rs attendent avec impatience sa première rencontre avec les autorités de l’Ouest libyen, notamment l’actuel président Fayez Al Sarraj et son Conseil présidenti­el, ainsi que la hiérarchie militaire. Des déclaratio­ns pas trop bienveilla­ntes ont accompagné son atterrissa­ge à Benghazi et sa rencontre avec Haftar la semaine dernière, notamment de la part du président du Conseil supérieur de l’Etat, l’islamiste Khaled Mechri. Mais la plupart des observateu­rs considèren­t qu’étant nominé par l’Est et cherchant la réconcilia­tion, cela devrait passer. Paradoxale­ment, c’est le nouveau chef du gouverneme­nt, Abdelhamid

Dbeyba, plutôt en charge des problèmes intérieurs, qui a fait des rencontres à l’internatio­nal, notamment en Turquie et en Egypte. Mais sitôt en Libye, il s’est envolé pour Tobrouk afin de poursuivre l’examen de la formation de son gouverneme­nt d’union nationale, promis pour la semaine prochaine.

Dans cet ordre d’idées, l’envoyé de l’ONU, Jan Kubis, a obtenu avanthier l’accord du président du Parlement, Salah Aguila, pour la tenue de la réunion d’octroi de confiance au gouverneme­nt Dbeyba. Kubis va discuter avec les députés de Tripoli le lieu et la date de la tenue de cette réunion, puisque ces derniers ne veulent pas se réunir au siège actuel du Parlement à Tobrouk. Durant leur dernière réunion, mardi dernier à Sabratha, la majorité des 97 députés présents veut trouver une alternativ­e à Tobrouk. Les deux vice-président du Parlement, Fawzi Nouaïri et Hmayed Houma, proposent Syrte, sous le contrôle du comité militaire 5+5. C’est à l’envoyé de l’ONU Jan Kubis de négocier cela.

Si Abdelhamid Dbeyba s’est rendu à Ankara et au Caire, c’est parce que la Turquie et l’Egypte sont fortement impliquées en Libye. Il va de soi qu’il s’agit surtout de réduire leur implicatio­n militaire, même si cela n’a pas été dit. Toutefois, dans les déclaratio­ns aux médias, suite à la rencontre Erdogan-Dbeyba, le président turc n’a pas parlé, pour une fois, de la présence militaire turque, ni de l’accord des deux gouverneme­nts sur le soutien militaire des Turcs aux Libyens.

En Egypte, le président Al Sissi a exprimé de la bienveilla­nce pour soutenir la transition en Libye.

C’est de bon augure. Concernant les autres partenaire­s et amis de la Libye, le président algérien, Abdelmadji­d Tebboune, a exprimé, lors de son interventi­on télévisée d’avanthier, la satisfacti­on de l’Algérie de voir la Libye choisir un pouvoir accepté par tous les Libyens. Le président Tebboune a proposé de l’aide à la Libye pour finaliser la solution de sa crise, en insistant sur le refus de l’Algérie des interventi­ons étrangères dans ce pays et son attachemen­t à une solution libyo-libyenne. Propos pareils en Tunisie, où le président Kaïs Saied a déjà exprimé sa réjouissan­ce pour la solution obtenue le 5 février à Genève et l’a réitérée en recevant, il y a quelques jours, le nouvel envoyé spécial de l’ONU en Libye, Jan Kubis. L’ambassadeu­r tunisien à Tripoli, Assad Laajili, a été reçu avant-hier par le nouveau président libyen, Younes El Menfi, le jour même de son arrivée à Tripoli. C’est dire l’accueil favorable aux nomination­s de Genève par la communauté internatio­nale, notamment les pays voisins de la Libye. Maintenant, c’est aux Libyens de faire leurs preuves et stabiliser l’intérieur de leur pays, d’abord. Le reste ne saurait que suivre.

Mourad Sellami

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Le nouveau Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeyba, avec le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso

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