Des parents d’élèves démissionnaires
Plusieurs enseignants interrogés affirment avoir fait l’objet de représailles de certains parents, après leurs grèves ou mouvements de protestation pour dénoncer les conditions
déplorables dans les établissements scolaires. «Parfois on est surpris d’assister à des sit-in de parents qui protestent pour demander à ce que le débrayage soit interrompu. Ils nous disent que leurs enfants doivent continuer le programme et obtenir le diplôme, peu importe les conditions pédagogiques. Pis encore, on nous accuse de manipulateurs. Car, selon eux le but de nos actions est toujours de réclamer l’augmentation des salaires directement ou indirectement», regrette une jeune enseignante. Et de poursuivre que ces mêmes parents sont absents durant toute l’année, ce qui ne facilite pas la tâche de l’enseignant. Contacté par El Watan, Abdelhakim Rahmouni, président de la Fédération des associations des parents d’élèves de la wilaya de Constantine n’a pas nié l’absence voire la démission de plusieurs parents d’élèves qui ne s’impliquent pas dans la gestion des établissements scolaires. «Malheureusement, certains parents ne comprennent pas la portée de la relation complémentaire entre eux et l’équipe pédagogique», estime-t-il. Il a appelé également à une forte implication des parents dans le suivi et l’accompagnement de la scolarité de leurs enfants, à travers les associations. En termes de chiffres, il affirme que sur les 700 établissements scolaires de la wilaya de Constantine, plus que la moitié ont des associations de parents d’élèves. Pour le reste, c’est la fédération qui s’en occupe. Notre interlocuteur a insisté sur le rôle des pères qui peuvent intervenir sur les conditions pédagogiques, notamment le manque d’éclairage, le défaut de maintenance, d’hygiène et de cantine. «Les associations des parents d’élèves sont considérées comme le syndicat des enfants. L’élève est le centre autour duquel tourne tout un fonctionnement. Donc il faut procurer les conditions nécessaires pour l’enfant et surtout pour l’enseignant. Car, ce dernier ne peut donner de son meilleur s’il ne se sent pas bien dans son travail», a-t-il persisté.