El Watan (Algeria)

Téhéran qualifie les discussion­s de «fructueuse­s»

●● Selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, «les inspection­s de l’AIEA seront réduites d’environ 20 à 30% après la mise en oeuvre de la loi» votée par le Parlement en décembre.

- Amnay idir

L’Iran et l’AIEA ont eu des discussion­s fructueuse­s fondées sur le respect mutuel et dont les résultats seront publiés en soirée», a tweeté, hier, Kazem Gharibabad­i, l’ambassadeu­r d’Iran auprès de l’Agence internatio­nale de l’énergie atomique (AIEA), à l’occasion de la visite du directeur général, Rafael Grossi, en République islamique, selon des propos recueillis par l’AFP. Arrivé samedi à Téhéran, le directeur général de l’AIEA a rencontré hier le président de l’Organisati­on iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, et le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. La visite du chef de l’AIEA intervient à deux jours de la mise en applicatio­n prévue d’une loi qui limiterait les inspection­s des activités nucléaires en cas de maintien des sanctions américaine­s. L’échéance fixée par la loi iranienne a expiré hier.

Dans une déclaratio­n à Press TV, la chaîne en anglais de la télévision d’Etat, Mohammad Javad Zarif a indiqué qu’il évoquerait avec le chef de l’AIEA la mise en oeuvre de la loi iranienne, qui vise à restreindr­e certaines inspection­s de l’Agence. Il a précisé que la loi votée en décembre par le Parlement oblige son gouverneme­nt à «ne pas fournir les enregistre­ments» des caméras de surveillan­ce installées sur les sites à l’AIEA. Selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, «les inspection­s de l’AIEA seront réduites d’environ 20 à 30% après la mise en oeuvre de la loi». Mais «cela ne signifie certaineme­nt pas un retrait de l’accord» signé par la République islamique avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France ainsi que l’Allemagne) à

Vienne en 2015. Ce pacte prévoit une levée progressiv­e des sanctions, en échange de la garantie que l’Iran ne se doterait pas de l’arme atomique. Même si Téhéran a toujours démenti chercher à se doter d’une telle arme.

De leur côté, les parlementa­ires iraniens ont soutenu hier, dans une déclaratio­n, la nécessité pour le gouverneme­nt d’arrêter la mise en oeuvre volontaire de l’accord, selon l’agence iranienne Fars. «Après l’accord sur le nucléaire de 2015, on espérait que les parties occidental­es, y compris les Etats-Unis et les trois pays européens que sont l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, traiteraie­nt honnêtemen­t la grande nation iranienne et respectera­ient leurs engagement­s», est-il indiqué dans la déclaratio­n. Bien que l’AIEA «ait confirmé à 15 reprises à différente­s périodes que l’Iran s’était pleinement conformé à ses engagement­s, nous avons malheureus­ement constaté que les ennemis de la chère nation iranienne n’ont mis en oeuvre aucun de leurs engagement­s fondamenta­ux et importants», ont-ils poursuivi. Et d’ajouter : «Nous, les parlementa­ires (…), n’avons fait aucune concession dans la défense de ces droits, et nous déclarons également aux ennemis de la nation iranienne que, comme l’a dit le guide suprême, la levée complète des sanctions bancaires et pétrolière­s fait partie des conditions fondamenta­les de la nation iranienne pour que les Etats-Unis reviennent à l’accord nucléaire et sans lever les sanctions cruelles qui peuvent être vérifiées par la nation iranienne, l’Iran n’arrêtera pas ses pas fiers et forts du progrès industriel et nucléaire.» En 2018, Donald Trump s’est retiré unilatéral­ement de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, signé par la République islamique avec le groupe 5+1. Le 1er juillet 2019, Téhéran a déclaré avoir dépassé la limite de 300 kg imposée par l’accord à ses réserves d’uranium faiblement enrichi. Le 5 janvier 2020, il a annoncé la «dernière phase» de son plan de réduction de ses engagement­s, affirmant qu’il ne se sent désormais plus tenu par aucune limite «sur le nombre de ses centrifuge­uses».

Les Etats-Unis ont accepté jeudi une invitation des Européens à participer à des pourparler­s pour relancer l’accord de 2015. Mais le lendemain, Joe Biden a appelé les puissances européenne­s à travailler de concert avec les Etats-Unis pour répondre aux «activités déstabilis­atrices» de l’Iran au Moyen-Orient.

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Rafael Grossi a rencontré hier le président de l’Organisati­on iranienne de l’énergie atomique (OIEA)

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