Suspension en mars des vols entrants en Algérie
L’Algérie va suspendre tous les vols depuis et vers l’étranger pendant le mois de mars, une information largement reprise sur les réseaux sociaux et par certains médias. Cependant, il n’y a eu aucune annonce officielle, ni par le gouvernement ni par l’aviation civile. Des sources médiatiques affirment que «les acteurs du transport aérien en Algérie interrogés par la presse locale auraient tous reçu la même consigne : pas de vol international le mois prochain». En réalité, il s’agit de suspendre, pendant un mois, les vols entrants en Algérie. L’ambassade de Turquie en Algérie a publié sur sa page Facebook une annonce dans ce sens confirmant «l’arrêt des vols vers l’Algérie dans le cadre des mesures Covid-19». Selon cette source, et dans le cadre des mesures prises par les autorités algériennes contre la nouvelle vague de variants de la Covid-19, «tous les vols en provenance de l’étranger vers l’Algérie entre le 1 et le 31 mars 2021 ont été annulés. Pendant cette période, aucun vol de la Turquie vers l’Algérie ne sera programmé. Nos citoyens en Algérie pourront revenir dans notre pays une fois par semaine de l’Algérie à Istanbul par Turkish Airlines». Le département marketing de la compagnie turque Turkish Airlines, au niveau du Business Center Bab Ezzouar, nous a envoyé hier un mail dans ce sens. Rappelons que les frontières du pays sont maintenues fermées depuis le 17 mars 2020. Seuls les vols spéciaux de rapatriement ont été autorisés. ASL Airlines et Air France opèrent des liaisons au départ des aéroports algériens tandis qu’Air Algérie, seule compagnie autorisée à opérer des vols depuis l’étranger, effectue trois liaisons quotidiennes au départ de Paris.
L’analyse des données actualisées révèle que seuls 15 pays appliquent une interdiction de vols restrictive. L’Association du transport aérien international (IATA) continue de réclamer des «tests de dépistage systématiques» en attendant la généralisation des vaccins et une approche plus réfléchie des gouvernements. Elle demande aux gouvernements de collaborer afin de trouver de toute urgence des moyens de rétablir la connectivité mondiale en ouvrant les frontières et en maintenant les mesures d’aide pour soutenir les compagnies aériennes durant la crise de la Covid-19. Cet appel de l’IATA reflète la profonde frustration de l’industrie dans un contexte où les politiques gouvernementales, telles que la fermeture des frontières, les restrictions de voyage et les mesures de quarantaine, continuent d’éliminer la demande de voyages aériens. Cette décision, qui signifie l’arrêt des opérations de rapatriement des Algériens se trouvant à l’étranger, est critiquée par le Pr Mostefa Khiati, président de la Forem. «Il y a d’autres solutions que l’arrêt des vols. Il faut renforcer les contrôles aux frontières, faire le séquençage pour déterminer si de nouveaux variants circulent en Algérie. Et si le gouvernement ne peut pas mettre les moyens nécessaires de contrôle aux frontières, il faut confiner aux frais des personnes rapatriées», explique-t-il à TSA. Il estime que la suspension des vols entrants en Algérie n’est pas la bonne solution, parce qu’il y a «l’aspect humain», lié à la venue des Algériens de l’étranger, qu’il faut prendre en compte. «Si pour une raison ou une autre, un Algérien doit revenir dans ce pays, il faut lui donner cette possibilité», soutient-il.
Par ailleurs, les autorités algériennes ont durci les mesures de fermeture de leurs frontières avec la Tunisie, une décision dictée par la politique préventive adoptée en vue de prévenir la propagation du coronavirus. Selon le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Tunisie, compte tenu du nombre d’habitants, «la Tunisie fait partie des pays les plus affectés par le coronavirus avec le 2e taux le plus élevé de mortalité en Afrique». Une nouvelle souche du coronavirus a été découverte en Tunisie, a laissé entendre le directeur général de la santé publique. Il a expliqué que cette souche a été détectée lors de la deuxième semaine du mois courant, affirmant qu’elle est propre à la Tunisie, mais présente quelques similarités avec les souches britannique et sud-africaine.