Macron soutient «la mise en oeuvre des réformes en cours en Algérie»
Le président Macron a fait part de «son soutien à la mise en oeuvre des réformes en cours» par son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, indique un communiqué de l’Elysée dimanche, au lendemain de l’entretien téléphonique des deux chefs d’Etat.
Emmanuel Macron «a salué l’amnistie décidée par le président Abdelmadjid Tebboune, à la veille du deuxième anniversaire du début du hirak», rapporte la présidence française. Ajoutant que MM. Tebboune et Macron «ont évoqué la situation sanitaire dans les deux pays». «Ils ont également parlé de la situation économique en Algérie». «Les deux chefs d’Etat sont convenus de renforcer les échanges et la coopération entre la France et l’Algérie.»
Ainsi, le président Macron apporte un soutien explicite au président Tebboune. Ce n’est du reste pas la première fois qu’Emmanuel Macron témoigne son appui au président Tebboune. Les deux chefs d’Etat ont maintenu un contact direct, y compris pendant la convalescence en Allemagne du président algérien à la suite de sa contamination par la Covid-19.
Les deux chefs d’Etat ont également «échangé sur les suites à donner au rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie que Benjamin Stora a remis au président de la République le 20 janvier dernier», indique l’Elysée, ajoutant que le président Macron «a souligné, une nouvelle fois, la qualité de ce rapport et la pertinence des préconisations proposées par Benjamin Stora. Il a réitéré à son interlocuteur sa volonté de continuer le travail de mémoire, de reconnaissance de la vérité et de réconciliation».
Par ce communiqué, l’Elysée signifie son aval au rapport de Benjamin Stora qui a suscité, dès sa publication, moult réactions tant en France qu’en Algérie. Comment sera-t-il traduit dans la pratique ? Quels seront les premiers gestes ou mesures que prendra le chef de l’Etat français, à quelque trois semaines d’une date historique, celle de l’anniversaire des Accords d’Evian ? Qu’en est-il du côté algérien, alors que le rapport de Benjamin Stora a été fraîchement accueilli en Algérie ?
Pour sa part, Abdelmadjid Chikhi, directeur des Archives nationales, n’a toujours pas remis le rapport que lui a commandité le président Tebboune.
Faut-il l’attendre pour les jours, voire les semaines à venir, alors que le chef de l’Etat a regagné Alger depuis quelques jours après un séjour sanitaire en Allemagne ?
«Avec le président Macron, nous pouvons aller loin sur la question de la mémoire. Il a été réceptif et compréhensif aux demandes algériennes. Il est le premier à dire ce que personne n’a dit. Le président Macron veut l’apaisement», déclarait le président Tebboune dans une interview à France 24, début juillet dernier. Et sur la question des excuses, il ajoutait qu’«avec Macron, dans le respect des deux Etats, on peut régler la question de la mémoire qui hypothèque les relations entre les deux pays». Et au quotidien l’Opinion, il affirmait, quelques jours plus tard, que «l’Algérie est incontournable pour la France, et la France l’est pour l’Algérie. Il faut affronter ces événements douloureux pour repartir sur des relations profitables aux deux pays, notamment au niveau économique».
Un sujet qui est suivi avec beaucoup d’attention et d’intérêt en Algérie.