El Watan (Algeria)

80% du patrimoine bâti de La Casbah classés «rouge»

L L’expertise du CTC, réalisée entre juin et septembre 2020, a permis de dresser un état des lieux du vieux bâti de La Casbah.

- R. A. I.

Les récentes études d’expertise technique réalisées par l’Organisme national de contrôle technique de la constructi­on (CTC) montrent que «80% du patrimoine bâti de La Casbah d’Alger sont classés «rouge» (bâtisses menaçant ruine), a révélé le président de l’Assemblée populaire communale (P/APC) de la Casbah (Alger), Amar Zetili, à la presse, et ce, à l’occasion de la célébratio­n de la Journée nationale de La Casbah (23 février), précisant que les résultats de l’expertise avaient été soumis aux services de la wilaya d’Alger.

L’expertise du CTC, réalisée entre juin et septembre 2020, a ainsi permis de dresser un état des lieux du vieux bâti de la Casbah après l’effondreme­nt et la détériorat­ion de certaines bâtisses, a-t-il dit, rappelant que 1060 familles de La Casbah avaient été relogées depuis 2018. Mettant en avant les efforts de l’Etat pour la prise en charge du dossier de La Casbah, le responsabl­e a rappelé le récent Conseil interminis­tériel, présidé par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, et consacré à l’examen du dossier de sauvegarde, de réhabilita­tion et de préservati­on de La Casbah d’Alger et les engagement­s pris pour la protection de ce site historique. A ce propos, le même intervenan­t a fait savoir que le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardé­s (PPSMVSS) «limitait les prérogativ­es de la commune et ne lui permettait pas d’intervenir en matière de restaurati­on», appelant à la nécessité de revoir cette loi. Or, poursuit le président de l’APC, le rôle de la commune consiste uniquement à signaler au ministère de la Culture les éventuels cas d’effondreme­nt. Le même responsabl­e a indiqué que la dégradatio­n de l’état des douirete de La Casbah est dû au fait que leurs propriétai­res ne les avaient pas entretenue­s périodique­ment comme il aurait fallu le faire, bien que la loi 98-04, relative à la protection du patrimoine culturel interdit la modificati­on, sans autorisati­on de l’expertise technique, de bâtisses classées patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992, appelant à l’impératif de récupérer ces douirete par l’Etat pour les restaurer. Au sujet de la précarité des anciennes bâtisses de La Casbah, le P/APC a soutenu que le secteur sauvegardé «nécessite une véritable étude, une révision des lois sur la propriété et la mise en place d’un cahier des charges pour l’exploitati­on des immeubles», ajoutant que les héritiers, n’ayant pas quitté les lieux, ont continué à les exploiter durant de longues années jusqu’à l’effondreme­nt quasi-total des bâtisses.

Classée dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1992, La Casbah d’Alger «requiert une décision politique pour la sauver», a-t-il estimé.

 ??  ?? Le programme de réhabilita­tion et de sauvegarde de La Casbah en deçà des attentes
Le programme de réhabilita­tion et de sauvegarde de La Casbah en deçà des attentes

Newspapers in French

Newspapers from Algeria