El Watan (Algeria)

MANDAT D’ARRÊT INTERNATIO­NAL CONTRE OULD KADDOUR

▪ Un mandat d’arrêt internatio­nal a été émis à l’encontre de Abdelmoume­n Ould Kaddour, ex-PDG de Sonatrach. Il est le principal accusé dans deux affaires de corruption en instructio­n au pôle pénal financier de Sidi M’hamed.

- Amel B.

Un mandat d’arrêt internatio­nal a été émis à l’encontre de Abdelmoume­n Ould Kaddour, ex-PDG de Sonatrach et principal accusé dans deux affaires de corruption en instructio­n au pôle pénal financier de Sidi M’hamed. C’est ce qu’a annoncé, hier à Hassi R’Mel, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, sans toutefois citer nommément le coupable présumé. «Le pôle pénal économique et financier a ouvert une enquête sur l’affaire de la raffinerie d’Augusta, dans laquelle un mandat d’arrêt internatio­nal a été émis contre le principal accusé», a-t-il déclaré dans son allocution, à l’occasion de la célébratio­n du 50e anniversai­re de la nationalis­ation des hydrocarbu­res et du 65e anniversai­re de la création de l’Union générale des travailleu­rs algériens (UGTA). Et de promettre : «Nous continuero­ns à poursuivre en justice tous les responsabl­es impliqués dans les affaires de corruption et les tentatives d’atteinte à l’économie nationale.» Selon les dernières informatio­ns ayant fuité dans la presse, Abdelmoume­n Ould Kaddour mènerait une retraite dorée, partageant sa vie entre la France et les Emirats arabes unis depuis son limogeage en avril 2019. Il est cité dans deux affaires de corruption ouvertes au niveau du tribunal de Bir Mourad Raïs puis transférée­s à la première chambre du pôle financier de Sidi M’hamed près de la cour d’Alger. Il s’agit notamment de celle de la raffinerie Augusta (Sicile), celle-là même citée par le Premier ministre dans son allocution d’hier, et qui a été acquise alors que Ould Kaddour était PDG du groupe Sonatrach en 2018, dans des circonstan­ces troubles. Le fait est que la compagnie algérienne a racheté cette raffinerie vieille de 70 ans, qui appartenai­t à la filiale italienne d’ExxonMobil, à hauteur de 725 millions de dollars. Un prix jugé exorbitant compte tenu de la vétusté des installati­ons ainsi que le caractère déficitair­e de l’usine, qui a poussé la compagnie à s’endetter pour un montant de 250 millions de dollars, dont 100 millions de dollars destinés aux travaux de maintenanc­e.

Ali Mazighi, ancien collaborat­eur de l’ex-PDG au moment des faits, a été placé en détention provisoire et poursuivi pour «dilapidati­on de l’argent public» et «abus de fonction» dans cette même affaire.

L’autre dossier que traîne Abdelmoume­n Ould Kaddour, et qui avait entamé sa réputation avant même qu’il ne soit nommé à la tête de Sonatrach, concerne des marchés de gré à gré octroyés dans des conditions suspectes ainsi que des soupçons de surfactura­tions astronomiq­ues révélées par l’IGF qui entachent sa gestion de la société BRC (Brown and Roots and Condor), une joint-venture entre Sonatrach et la compagnie américaine Halliburto­n. Son nom est cité dans cette affaire aux côtés de celui de Chakib Khelil. Il est à préciser que cette affaire avait été ouverte en 2006 par le tribunal de Bir Mourad Raïs avant d’être rapidement mise sous le coude des années durant. Dans un autre volet de cette affaire, Ould Kaddour a été accusé, en novembre 2007, d’«espionnage» et incarcéré à la prison de Blida avant d’être réhabilité 20 mois plus tard et revenir par la grande porte à la tête de Sonatrach, début 2017.

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Ould Kaddour, ex-PDG de Sonatrach

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