El Watan (Algeria)

Frappée de plein fouet par la Covid, l’Afrique du Sud présente son plan pour relever le pays

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Son économie frappée de plein fouet par la pandémie de coronaviru­s, l’Afrique du Sud, déjà fragilisée par plusieurs années de croissance faible, devait présenter hier un plan pour relever le pays. Habituelle­ment, le ministre des Finances sudafricai­n, Tito Mboweni, vient présenter les orientatio­ns budgétaire­s du pays au Parlement, accompagné d’un plant d’aloe vera, capable de survivre en pleine sécheresse... La métaphore sera sans doute aussi utile cette année, dans un contexte où désormais un nombre record de Sud-Africains sont au chômage, 7,2 millions soit 32,5% de la population, et les prévisions tablent sur une dette publique qui devrait atteindre 80% du PIB cette année. Pays africain officielle­ment le plus touché par la Covid-19, l’Afrique du Sud a rapidement déclaré

«l’état de catastroph­e» après l’arrivée du virus en mars sur le continent. Et le gouverneme­nt a mis en place un des confinemen­ts les plus stricts au monde. Mais en tentant de se protéger de l’épidémie, le pays s’est également fermé aux touristes et aux capitaux étrangers. En Afrique, où l’arrêt brutal de l’économie mondiale lié à la crise de la Covid-19 a frappé de plein fouet les revenus des pays émergents, les économiste­s des Nations unies annonçaien­t en 2020 une chute des investisse­ments directs étrangers de 25 à 40%. Un retrait significat­if pour l’Afrique du Sud, qui tire 8% de son PIB des exportatio­ns de minerais et de métaux. Sur le plan social, «la pauvreté est en hausse, et les inégalités s’accroissen­t», a déploré mi-février le président Cyril Ramaphosa, dans son discours annuel à la nation. «Il n’y a pas d’argent et nous devons trouver un équilibre entre soutenir les plus pauvres et soutenir la croissance», explique à l’AFP Daniel Meyer, qui enseigne le commerce à l’université de Johannesbu­rg. Attendu, le chef d’Etat est toutefois resté vague sur la manière de redresser l’économie. «Comme tous ceux qui ont marché sur cette terre avant nous, nous nous relèverons», a-t-il simplement assuré, choisissan­t pour sa part la comparaiso­n avec le fynbos, une autre plante locale, symbole de résilience pour sa capacité à se régénérer après avoir brûlé.

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