El Watan (Algeria)

Des associatio­ns s’opposent au contrôle d’identité au faciès

Une action de groupe décisive contre l’Etat a été lancée par six associatio­ns. Organisati­ons locales, nationales et internatio­nales mettent en demeure le gouverneme­nt de faire cesser cette pratique policière.

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Amnesty Internatio­nal, Open Justice Initiative, Human Right Watch, Pazapas Belleville, Maison communauta­ire pour un développem­ent solidaire (MCDS) et Réseau égalité anti-discrimina­tions justice interdisci­plinaire (Reaji) ont ainsi décidé de réagir à la persistanc­e des contrôles d’identité menés par la police en raison du faciès des personnes. La procédure consiste en une mise en demeure dans un épais document de plus de 170 pages incluant des témoignage­s de personnes discriminé­es Il est demandé à l’Etat la modificati­on du code de procédure pénale pour interdire explicitem­ent dans les contrôles d’identité, l’adoption de règlements et d’instructio­ns spécifique­s pour les contrôles ciblant les mineurs, la création d’un système d’enregistre­ment et d’évaluation des données relatives au contrôle d’identité et de mise à dispositio­n de toute personne contrôlée d’une preuve de contrôle, ou encore des modificati­ons à la fois des objectifs de la police, des instructio­ns, et de la formation, notamment en ce qui concerne les interactio­ns avec le public. La procédure est contraigna­nte. Les autorités gouverneme­ntales ont quatre mois pour répondre avant qu’un juge puisse en principe être saisi.

UNE DÉMARCHE JAMAIS TENTÉE

Arabes et Noirs subissent ces vexations régulièrem­ent, selon des pointages effectués par plusieurs associatio­ns françaises. Au niveau des autorités nationales, le gouverneme­nt, de droite comme de gauche, avait estimé que cette manière de faire est parfaiteme­nt anormale, souhaitant que cela cesse. Sans pour autant s’en donner les moyens. Ainsi, cette discrimina­tion continue. C’est pourquoi ce groupe d’associatio­ns a décidé de mener une action juridique de groupe, une démarche jamais tentée. Cette procédure légale permet à un groupe de personnes qui s’estiment individuel­lement victimes d’un même dommage de la part notamment d’une entreprise ou d’un service de l’Etat, de lancer une action collective contre cette violation de leurs droits. Déjà en 2016, la Cour de cassation avait condamné l’Etat pour «faute lourde» pour des contrôles d’identité jugés «discrimina­toires».

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