Appel de 442 parlementaires européens contre la colonisation
Profiter de l’arrivée de Joe Biden à Washington pour se mobiliser contre la colonisation des Territoires palestiniens occupés. C’est l’appel lancé hier par 422 députés et sénateurs européens dans une lettre aux ministères des Affaires étrangères d’une vingtaine de pays du vieux continent, selon l’AFP. La missive est signée à l’initiative de quatre anciens responsables israéliens, dont l’ex-président de la Knesset (Parlement), Avraham Burg. «Les développements sur le terrain tendent clairement vers une réalité d’annexion de facto progressant rapidement, surtout avec l’expansion des colonies et les démolitions des structures palestiniennes», ont écrit les parlementaires de tous les bords politiques, dont le député britannique Jeremy Corbyn, ancien chef du parti travailliste, et le Français Jean-Luc Mélenchon (gauche radicale). «Malgré la pandémie de coronavirus, l’année dernière a enregistré le plus grand nombre de démolitions de maisons et structures palestiniennes en quatre ans», ont-ils observé. Et d’indiquer : «Le début de la présidence Biden fournit une opportunité indispensable pour agir.»
Vendredi, l’Organisation des Nations unies (ONU) et les membres européens du Conseil de sécurité ont réclamé à Israël l’arrêt des démolitions d’installations de bédouins dans la vallée du Jourdain et exigé un accès humanitaire à la communauté vivant à Hamsa Al Baqa, un hameau considéré comme «illégal» par Tel-Aviv. L’armée israélienne occupe depuis 1967 la Cisjordanie et Jérusalem-Est, où vivent aujourd’hui environ 3,1 millions de Palestiniens et plus de 675 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. La colonisation israélienne s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et avec la bienveillance de son allié à Washington, Donald Trump. Le nouveau président américain, Joe Biden, s’est montré critique à l’encontre des colonies et s’est engagé à intensifier les efforts en vue de la création d’un Etat palestinien. Le «plan Trump» pour le Proche-Orient, présenté en janvier 2020, prévoyait notamment l’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie. Mais Israël a suspendu l’été dernier ce projet d’annexion suite à l’accord de normalisation de ses relations avec les Emirats arabes unis, dont l’ambassadeur, Mohamed Mahmoud Fateh Ali Al Khaja, a présenté hier ses lettres de créance au président israélien, Reuven Rivlin, à Jérusalem.