El Watan (Algeria)

EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE L’ENCOMBRANT VACCIN ASTRAZENEC­A

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Effets secondaire­s indésirabl­es, efficacité discutée : victime d’une mauvaise réputation, le vaccin AstraZenec­a contre la Covid-19 est boudé par les population­s en France et en Allemagne, obligeant les autorités à multiplier les messages rassurants pour éviter de laisser périmer ses stocks. «Si c’est ce vaccin qui m’est proposé, je le prendrai bien évidemment.» Jeudi, le président français Emmanuel Macron s’est personnell­ement impliqué, louant un vaccin «+secure+» selon les critères des autorités sanitaires. Même son de cloche chez Angela Merkel, vantant le 25 février dernier un «vaccin dans lequel on peut avoir confiance» et appelant les Allemands à ne pas faire de tri entre les différents laboratoir­es pour se faire vacciner. Le 8 février, c’est le ministre français de la Santé, Olivier Véran, qui avait montré l’exemple en se faisant luimême injecter une dose du vaccin devant les caméras. Cette unanimité en faveur du vaccin suédo-britanniqu­e traduit une forme d’urgence des deux côtés du Rhin, où les deux pays ont du mal à écouler leurs quantités de vaccins «AZ» reçues. En France comme en Allemagne, seules 240 000 doses ont été administré­es sur respective­ment 1,7 million et 1,45 million obtenues. Il faut dire que le vaccin «AZ» n’a pas très bonne presse. D’abord au sujet de son efficacité supposée: il a par exemple été déconseill­é par les autorités sanitaires aux plus de 65 ans, population prioritair­e pour la vaccinatio­n, le temps d’examens complément­aires. En Afrique du Sud, la campagne de vaccinatio­n a été retardée de plusieurs semaines après des doutes quant à son efficacité contre le variant local, aujourd’hui largement répandu dans le monde. «ASTRAZENEC­A BASHING» Des effets secondaire­s indésirabl­es ont été signalés dans plusieurs hôpitaux en France, auprès de personnels soignants vaccinés «AZ», essentiell­ement des symptômes grippaux. Le phénomène a été suffisamme­nt sérieux pour que certains hôpitaux, comme celui de SaintLô en Normandie, suspendent leur vaccinatio­n. Le fonctionne­ment de l’établissem­ent était affecté par un trop grand nombre de personnel en arrêt maladie après l’injection. A l’heure actuelle, certains pays comme les Etats-Unis n’ont pas encore validé le vaccin AstraZenec­a. Alors, pour éviter «l’AstraZenec­a bashing», comme l’a déploré le président du syndicat des généralist­es français, Jacques Battistoni, les autorités se lancent dans une campagne de réhabilita­tion. «J’enjoins vraiment les soignants à se faire vacciner», a insisté jeudi Olivier Véran.

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