Polémique en Espagne autour de la vaccination supposée des soeurs du roi
La vaccination, rapportée par plusieurs médias, des soeurs du roi d’Espagne à Abu Dhabi suscitait la polémique dans le pays où le parti Podemos, membre du gouvernement, dénonçait hier des «privilèges» contribuant au «discrédit» de la monarchie. Selon El Confidencial et El Mundo, les infantes Elena et Cristina ont été vaccinées, sans suivre le protocole en vigueur en Espagne, lors d’un voyage aux Emirats pour voir leur père, Juan Carlos. L’ex-roi s’y est exilé en août, alors que se multipliaient les soupçons sur l’origine opaque de sa fortune. Contacté par l’AFP, un porteparole du palais royal s’est refusé à tout commentaire, se contentant de rappeler que les soeurs de Felipe VI ne «font pas partie» formellement de la famille royale et que leurs actions ne relèvent donc pas du palais. Le parti de gauche radicale Podemos, membre de la coalition au pouvoir avec les socialistes du Premier ministre Pedro Sanchez, a vivement critiqué ces informations. «La vaccination des infantes est une nouvelle de plus contribuant au discrédit de l’institution monarchique. Pour l’opinion, cela constitue un traitement de faveur et des privilèges», a dénoncé à la télévision publique Irene Montero, ministre de l’Egalité et membre de Podemos, formation ouvertement républicaine. La monarchie est l’une des questions divisant les deux partenaires de la coalition au pouvoir, les socialistes défendant, eux, la monarchie parlementaire. Cette polémique intervient moins d’une semaine après l’annonce du versement par Juan Carlos de près de 4,4 millions d’euros au fisc espagnol pour régulariser sa situation. Cette somme doit lui permettre de s’acquitter des obligations fiscales découlant de vols en jet privé, d’une valeur de 8 millions d’euros selon la presse, payés par une fondation basée au Liechtenstein appartenant à l’un de ses cousins éloignés. Cette régularisation a déclenché une tempête politique en Espagne, où Pedro Sanchez a, dans des termes inhabituellement durs, exprimé vendredi sa «répulsion» et celle de la «majorité» des Espagnols face aux agissements «inciviques» de l’ancien monarque.