El Watan (Algeria)

Chouaïb Oultache condamné à la prison à perpétuité

-

Le tribunal correction­nel près la cour d’Alger a condamné, hier, Chouaïb Oultache, accusé de l’assassinat de l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, à la prison à perpétuité. Le verdict est tombé suite aux délibérati­ons au cours desquelles le procureur général a requis la peine capitale contre l’accusé. L’ex-chef de l’unité aérienne de la DGSN était poursuivi pour «homicide volontaire avec préméditat­ion», «tentative de meurtre» et «possession d’arme à feu de 4e catégorie sans autorisati­on», dans l’affaire de Ali Tounsi, assassiné le 25 février 2010 dans son bureau, au siège de la DGSN. Le tribunal criminel près la cour d’Alger avait prononcé, le 27 février 2017, la peine capitale contre Chouaïb Oultache pour les faits qui lui sont reprochés.

La présidente du tribunal correction­nel près la cour d’Alger a, rappelle-t-on, refusé, jeudi, la demande de la défense de Chouaïb Oultache d’un «réexamen des preuves et de la pièce à conviction», affirmant que «l’expertise réalisée n’a pas à être remise en cause». Dans sa plaidoirie, l’un des avocats a demandé en effet le réexamen des preuves par la police spécialisé­e, arguant que les étuis de balles présentés en tant que preuve lors de l’audience «ne sont pas à Oultache», ce à quoi la présidente a rétorqué : «Je ne remets pas en cause l’expertise faite et il est inconcevab­le de tester l’arme du crime dans la salle.»

Par ailleurs, le procureur général s’est contenté d’interroger l’accusé sur les faits et les déclaratio­ns faites lors de l’enquête et de la reconstitu­tion du crime. Chouaïb Oultache avait nié en bloc les faits qui lui sont reprochés, affirmant qu’il lui était impossible de préméditer le meurtre de son ami et frère Ali Tounsi. «Il n’y avait entre nous aucun différend qui m’aurait amené à commettre un crime pour un marché», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «Je n’avais aucune intention de tuer Ali Tounsi et tout s’est passé très vite. Je n’avais sorti mon arme qu’après avoir eu la certitude qu’il (Ali Tounsi) allait m’attaquer avec un coupepapie­r. Je l’avais d’abord averti en tirant en l’air, mais comme il ne s’est pas arrêté, j’ai dû tirer quatre autres balles sur sa main et non sur sa tête, comme cela a été rapporté.»

Lors de l’audition des témoins cités dans cette affaire, l’ancien chef de la sûreté d’Alger, Abdrabi Abdelmoumè­ne, a dit avoir été victime d’une tentative d’assassinat par l’accusé Chouaïb Oultache, immédiatem­ent après qu’il ait tué Ali Tounsi, ajoutant qu’il avait reçu «des coups sur la tête assénés par l’accusé, dès que ce dernier a quitté le bureau de la victime». Il a également évoqué la relation d’Oultache avec les cadres de la DGSN, qui était «crispée», selon ses déclaratio­ns, ajoutant que le différend entre les deux parties était «profession­nel et n’avait rien de personnel».

De son côté, Daimi Youcef, ancien directeur de l’administra­tion générale à la DGSN, a déclaré que les cadres présents à une réunion, tenue à l’époque près du bureau du défunt Ali Tounsi, n’avaient entendu aucun coup de feu au moment des faits. Il a ajouté, selon l’APS qui a rapporté l’informatio­n, que l’accusé Oultache avait braqué son arme à feu sur lui dès qu’il est sorti du bureau de la victime, en menaçant toutes les personnes présentes qu’il leur réservait le même sort que celui de Ali Tounsi. Le tribunal avait aussi ordonné, selon la présidente de l’audience, de ramener le dénommé Anis Rahmani, détenu à l’établissem­ent pénitentia­ire de Koléa (Tipasa), pour comparaîtr­e en tant que témoin dans cette affaire.

Le procès de l’affaire de l’assassinat de l’ex-Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Ali Tounsi a débuté jeudi au tribunal criminel près la cour d’Alger. Le procès avait été reporté le 23 février dernier en raison du boycott de l’audience par les avocats.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria