L’Algérie atteindra l’autosuffisance en 2025
L’entrée en exploitation du gisement de Ghar-Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, pour la production du fer, mettra fin aux importations algériennes de ce métal, qui sont estimées à plus de 2 milliards de dollars. Mais cet objectif d’autosuffisance en fer ne sera réalisé qu’à l’horizon de 2025, a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, dans une interview accordée à la revue Echaab économie au début de ce mois de mars. Très optimiste, le ministre a estimé que ce projet donnera même la possibilité d’aller vers les exportations.
Disposant d’une réserve de 3,5 milliards de tonnes de fer, le projet de
Ghar-Djebilet pourra ainsi faire économiser l’équivalent de 2 milliards de dollars au Trésor public, qui ne sera plus dans l’obligation d’importer.
M. Arkab a précisé que le projet de Ghar-Djebilet peut augmenter la cadence de sa production pour atteindre «12 millions de tonnes de fer/an, à partir de 2025», ce qui permettra à cette mine de couvrir «toute l’activité de transformation du fer en Algérie». Ce projet peut également générer 3000 postes d’emploi, dont 1000 permanents, dès son entrée en phase de production, a-t-il ajouté, selon la même source. Pour rappel, le lancement du projet du gisement de
Ghar-Djebilet est prévu cette année, mais son exploitation effective ne se fera pas avant l’année 2023, avait expliqué le ministre le mois dernier. «Nous sommes dans la dernière étape de négociations avec le partenaire chinois», avait-il précisé.
Evoquant l’exploitation du marbre et du granit, le ministre a indiqué que l’Algérie peut «couvrir 200% de ses besoins» grâce aux gisements dont elle regorge, sachant que «la plus grande partie de ces gisements n’est pas exploitée». Il a fait savoir dans ce sens que la valeur ajoutée de l’exploitation de ces deux roches «est considérable» pour les investisseurs et l’économie nationale, à travers la contribution à la réduction de la facture de l’importation.
Concernant les métaux et les terres rares, il a fait état d’un audit des indicateurs sur les volumes des réserves qui font ressortir la présence de ces richesses aux quatre coins du pays, avec une plus grande concentration dans les régions du sud du pays. Cet audit devra permettre de définir les sites de ces matières rares, et ce, après la finalisation des études sur terrain et la vérification effective des réserves et de la faisabilité économique pour leur exploitation. A ce propos, le ministre a souligné que le secteur des mines «requiert l’exactitude des données», appelant à cesser de communiquer des indicateurs non vérifiés et à recourir aux nouvelles technologies pour «une vision globale du secteur minier», notamment en ce qui concerne les types de métaux, leur profondeur et les surfaces de leur concentration.
Pour précision, c’est l’Agence du service géologique de l’Algérie (ASGA) qui s’occupe du «scan des surfaces minières» grâce à la technique de la «levée géophysique aérien», mise à la disposition de l’agence par le ministère de la Défense nationale.