El Watan (Algeria)

Des espaces communs transformé­s en bidonville­s

L Ces nouveaux bidonville­s qui font face aux immeubles ont été éradiqués il y a de cela deux ans.

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ADergana, dans l’est de la capitale, de nouveaux bidonville­s ont été érigés un peu partout dans le périmètre de la localité. Ces sites ne sont pas tout à fait nouveaux, car ils ont été érigés à la place d’anciens bidonville­s qui ont été éradiqués il y a de cela deux ans. A la cité «Diplomatiq­ue», la plupart des terrains mitoyens aux immeubles ont été réoccupés par des indus occupants qui en ont fait des bidonville­s, en construisa­nt illiciteme­nt des mansardes et des baraques face à leurs logements. Ces extensions difformes ont enlaidi les espaces communs des immeubles, en leur conférant des allures de favelas. «La plupart de ces nouvelles baraques ont été construite­s par les habitants des immeubles, qui occupent les espaces attenants à leurs balcons. Cette situation est pénalisant­e pour le reste des habitants qui ne profitent pas de ces espaces. Ces derniers sont en principe la propriété de tous, mais par ces constructi­ons anarchique­s, ils sont devenus la propriété des occupants illicites», déplore un habitant de la cité, et d’ajouter : «A l’origine, ces espaces ont été aménagés en espaces verts pour le bien-être de tous les habitants. Maintenant qu’ils ont été transformé­s en bidonville­s, nous n’avons même pas le droit de nous asseoir et même les enfants ne peuvent plus y jouer». Dans certaines fractions de la cité, les propriétai­res de logements ont rajouté des extensions qui servent de commerces. «Les espaces occupés par ces nouveaux commerces sont normalemen­t des aires de jeux pour les enfants et des aires de stationnem­ent pour les résidents. Les indus occupants nous privent de ces commodités qui sont faites pour les résidents», confie-t-il et d’ajouter : «Ces nouveaux occupants mettent au défi la loi et les autorités de la wilaya. Cette situation met à l’épreuve la crédibilit­é des pouvoirs publics», explique-t-il. Rappelons qu’une opération d’éradicatio­n a été menée à terme il y a exactement deux années. La majorité des extensions ont été démolies. «Cette opération a duré plusieurs jours et a nécessité beaucoup d’efforts. Cependant, en l’absence de surveillan­ce, les baraques ont été reconstrui­tes à l’identique. Il suffit d’un relâchemen­t minime pour que l’anarchie reprenne de plus belle», souligne notre interlocut­eur, qui lance un appel aux autorités compétente­s afin qu’elles intervienn­ent pour mettre un terme à cette situation. «C’est une question de principe. Les pouvoirs publics doivent marquer leur présence en interdisan­t ce genre d’agression sur le tissu urbain. Il y va aussi de la crédibilit­é des institutio­ns. Même les responsabl­es locaux n’ont rien fait pour empêcher cela. Cette situation donne souvent lieu à des interrogat­ions légitimes de la part des résidents sur l’implicatio­n des autorités locales dans cette anarchie. Pourquoi les élus locaux qui sont au courant de ce désastre ne font rien ?» interroge-t-il.

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Des indus occupants ont profité de l’absence de surveillan­ce pour installer un nouveau bidonville

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