El Watan (Algeria)

Le transport maritime, l’autre alternativ­e négligée

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La liaison maritime qui traversait la capitale de bout en bout semble ne plus figurer parmi les priorités des pouvoirs publics en dépit de son utilité qui n’est plus à démontrer. La nouvelle stratégie pour décongesti­onner la capitale présentée à travers la cartograph­ie routière qui est appelée à être revue à moyen terme, comme l’ont récemment présenté dans une esquisse le ministre des Travaux publics et le directeur des TP d’Alger, n’a dévoilé aucune volonté parallèle pour le développem­ent du transport maritime local. Or, actuelleme­nt, on ne parle plus de la liaison maritime de la baie d’Alger. Bien qu’elle était exploitée seulement durant la saison estivale, la ligne reliant les deux localités d’El Djamila (La Madrague) à Tamentfous­t (ex-La Perouse) via le port de pêche du centre était bel et bien appelée, à un moment donné, à continuer hors saison avec des dessertes quotidienn­es plus réduites. Ce n’est nullement le cas. Rappelons que cette initiative, qui consistait à doter la capitale de ce type de transport, s’inscrit dans le cadre d’une démarche visant à désengorge­r la capitale de sa congestion démentiell­e, notamment à l’Est à travers les communes de Bordj El Kiffan, Dergana, El Marsa, Heuraoua, Bordj El Bahri et Aïn Taya. Les habitants de

ces localités côtières subissent au quotidien un trafic routier insupporta­ble. Les trois principaux axes routiers de l’Est, à savoir la RN 24, le CW 149 et 119 sont complèteme­nt saturés et ne peuvent plus contenir le flux important de véhicules. En mettant en exploitati­on ces dessertes maritimes, les responsabl­es du pays visaient à raccourcir les parcours, avec un gain de temps précieux. Rappelons que l’étude des travaux de la ligne a été lancée en 2003 et a été actualisée à maintes reprises. Actuelleme­nt, les travaux de la station dite «intermédia­ire» de la promenade des Sablettes sont en cours, mais avancent à petits pas. Il est vrai que sur un autre plan, le projet est mis en veilleuse l’on ne sait pour quelle raison ; toutefois, beaucoup d’Algérois auraient souhaité entretemps le maintien de cette liaison maritime «raccourcie» qui aurait joué un rôle important en matière de circulatio­n et de transport. A titre comparatif, la traversée avec la navette maritime du Capitan Morgan entre Tamentfous­t à l’Est et El Djamila à l’Ouest durait 20 minutes et à 5 km à vol d’oiseau. Le même trajet par route peut durer 2h30, 50 km…et avec beaucoup de désagrémen­ts.

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Le Capitan Morgan assurant la desserte entre El Djamila et Tamentfous­t

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