Le hirak revient en force
DES CENTAINES DE MILLIERS DE PERSONNES ONT MANIFESTÉ HIER À TRAVERS LE PAYS
Après la marche symbolique du lundi 22 février dernier, – qui avait très peu rassemblé de monde –, puis la tentative de marche, le vendredi 26 février, étouffée dans l’oeuf par un dispositif policier impressionnant et qui s’est soldée par l’interpellation de plus d’une centaine de hirakistes, voilà que le hirak a fait, hier, son grand retour à Oran, par la mobilisation de plusieurs centaines de personnes, qui ont battu le pavé de la place du 1er Novembre jusqu’au lycée Lotfi, avant de retourner au point de départ en passant par le boulevard Emir Abdelkader, la rue Larbi Ben M’hidi, la place des Victoires, Miramar, rond-point Zabana et le front de mer. Hier, contrairement au vendredi précédent, il n’y a pas eu de répression, si ce n’est qu’un cordon policier s’est formé au niveau de la station d’essence du lycée Lotfi pour empêcher les marcheurs de monter jusqu’au siège de la wilaya.
Certes, ce n’était pas la grande mobilisation des vendredis d’avant la pandémie, cela dit, on comptait au moins entre 2000 et 3000 hirakistes qui ont formé une procession imposante et ont scandé les slogans habituels du hirak : «Pouvoir assassin», «Etat civil et non militaire», «L’indépendance
de la justice», «un Etat de droit», etc. Le fameux slogan, qui avait prêté à polémique et avait fait couler beaucoup d’encre cette semaine, à savoir «Moukhabarat irhabia !», a lui aussi été scandé, hier, par une partie des hirakistes, notamment les plus jeunes. On y a vu aussi, hier, en plus des militants actifs du hirak d’Oran, des familles, des bandes d’amis, des jeunes des quartiers populaires ainsi que d’autres franges de la société. Une grand-mère, toute de djellabah et hayek vêtue, tenait une pancarte où nous pouvions lire : «La lil 3ounf» (Non à la répression), sur d’autres pancartes : «El hirak houa el hal» (le hirak est la solution). Enfin, suite à la répression du précédent vendredi et du tollé général que cela avait soulevé, le hirak d’Oran a vu, hier, ses rangs grossir par la venue de militants de wilayas limitrophes ou lointaines et cela en signe de solidarité.
Certains étaient venus de Mascara, Mostaganem, Témouchent, alors que d’autres ont fait le déplacement d’Alger, de Constantine ou de Biskra. Si un dispositif policier impressionnant était sur place, hier, il n’y a eu aucun dépassement ni aucune animosité.