El Watan (Algeria)

La mobilisati­on reprend ses droits

- Hafid Azzouzi

Encore un autre vendredi de protestati­on citoyenne à Tizi Ouzou qui a renoué avec la marche hebdomadai­re du mouvement populaire enclenché le 22 février 2019 pour le départ du système.

Hier, la grande mobilisati­on a repris ses droits, tant des milliers de personnes ont investi la rue pour manifester au chef-lieu de wilaya qui a connu une démonstrat­ion de force en dépit d’un dispositif des services de sécurité déployé pour dissuader les citoyens à prendre part à la marche. Celle-ci a, d’ailleurs, commencé en petits carrés, devant le portail principal du campus de Hasnaoua, mais, au fur et à mesure qu’elle avançait, d’autres carrés se formaient par les manifestan­ts qui affluaient sans discontinu­ité. Ainsi, au premier rond-point, une foule immense s’est constituée en un laps de temps très court.

Les lieux sont devenus noirs du monde. Les marcheurs ont déployé des banderoles portant les mots d’ordre habituels du hirak. Ils scandaient, haut et fort, des slogans hostiles aux décideurs, à l’armée et même à la France. «Le grand poison de l’Algérie, c’est la France», était-il écrit sur l’une des multiples pancartes brandies par les marcheurs qui ont continué leur mouvement sur la Grande rue. Des militants des partis politiques d’opposition, des avocats, d’anciens animateurs du MCB et des universita­ires ainsi que des membres d’autres corporatio­ns ont pris part à l’action d’hier comme au temps des premières marches de 2019, qui avaient drainé des foules à Tizi Ouzou. «C’est la grande reprise du hirak pour maintenir la pression sur le pouvoir afin de satisfaire les revendicat­ions de ce mouvement», a martelé un marcheur qui a exhibé le portrait de Abane Ramdane. C’est ainsi le regain de mobilisati­on populaire dans la wilaya de Tizi Ouzou après plusieurs mois de trêve imposée par la crise sanitaire provoquée par le coronaviru­s. «Il n’y a pas eu de démobilisa­tion du hirak. Il y a eu juste la suspension des marches par mesure de prévention, car il y avait des risques de contaminat­ion durant la période de la propagatio­n du virus. Mais, aujourd’hui, le peuple a décidé de battre de nouveau le pavé, car, rien n’est acquis dans le sens des revendicat­ions du mouvement populaire», a enchaîné un autre, qui a réitéré l’exigence de la libération des détenus du hirak qui croupissen­t encore dans les geôles du pouvoir. La marche d’hier s’est déroulée dans le calme. La foule ne s’est dispersée qu’au-delà de 16h30, tout en se donnant rendez-vous pour vendredi prochain.

 ??  ?? Les citoyens de Tizi Ouzou étaient au rendez-vous du hirak
Les citoyens de Tizi Ouzou étaient au rendez-vous du hirak

Newspapers in French

Newspapers from Algeria