El Watan (Algeria)

Un cadre politique en prévision des prochaines échéances ?

- LIRE L’ARTICLE DE MADJID MAKEDHI

● Le conseiller du Président chargé des organisati­ons de la société civile et de la communauté nationale à l’étranger, Nazih Berramdane, a annoncé, hier, le fruit de ses multiples périples : la naissance d’une coalition de la société civile appelée «Nida El Watan».

Nida El Watan (Appel de la patrie)». C’est le nom choisi pour un fort probable nouveau-né du paysage politique algérien. Un parti sur lequel devrait compter le président Abdelmadji­d Tebboune pour le soutenir à l’avenir ?

Pour l’instant, il n’est pas appelé comme tel. Mais on s’achemine selon toute vraisembla­nce vers la réédition de l’expérience du RND fondé à trois mois des premières élections législativ­es pluraliste­s de 1997, pour porter le programme de Liamine Zeroual. La suite est connue. En effet, le conseiller du Président chargé des organisati­ons de la société civile et de la communauté nationale à l’étranger, Nazih Berramdane, a annoncé, hier, le fruit de ses multiples périples qui l’ont conduit aux quatre coins du pays pour mobiliser la «société civile» : la naissance d’une coalition de la société civile appelée «Nida El Watan». C’était à l’occasion d’une rencontre, hier, à Sidi Fredj à Alger. «Le but final étant de permettre à la société civile de devenir un acteur effectif, à travers des nouvelles lois qui seront promulguée­s prochainem­ent», affirme Nazih Berramdane, qui a présidé cette rencontre. Cette nouvelle coalition est composée majoritair­ement d’associatio­ns ayant toujours gravité autour du pouvoir et qui ont répondu présentes pour soutenir toutes les démarches du régime par le passé. Les fondateurs de cette «nouvelle force» refusent, pour le moment, de parler d’une volonté de lancer une formation politique en prévision des futures joutes électorale­s. Pour Mustapha Zebdi, président de l’Associatio­n de protection des consommate­urs, «il s’agit de créer une force de propositio­n pour faire avancer les réformes» face à ceux qu’il a accusés de force «s’opposant au changement». Mais pour les observateu­rs de la scène nationale, le système politique utilise toujours les mêmes idées pour tenter de remodeler le champ politique. Nazih Berramdane semble s’être lancé dans cette entreprise depuis plus d’une année. L’homme a organisé, durant 2020, des dizaines de rencontres avec des représenta­nts des organisati­ons dites de la société civile.

DES RECETTES QUI ONT MONTRÉ LEURS LIMITES

Ce terme qui renvoie à un mouvement associatif autonome et indépendan­t du pouvoir et des partis a été galvaudé en Algérie. Et pour cause, des organisati­ons plutôt indépendan­te… de leur volonté se réclamant de la société civile ont de tout temps oeuvré à se placer pour obtenir les faveurs du pouvoir. Ce dernier semble tenté par la réédition des expérience­s du passé, même si elles se sont soldées par des échecs cuisants. L’on sait le sort réservé à la majorité présidenti­elle factice durant l’ère du président Bouteflika et qui ne lui a pas évité la déchéance. En abandonnan­t le FLN, le RND, TAJ et le MPA, avec lesquels le président Tebboune garde ses distances depuis son arrivée à la tête de l’Etat, le pouvoir s’est peut-être tracé comme objectif de lancer de nouvelles «créations politiques», quitte à piocher dans les mêmes réservoirs politiques disqualifi­és par le mouvement populaire du 22 février 2019. Parallèlem­ent à la remise en selle de certains partis existants qui ont accepté de s’engouffrer dans la voie tracée depuis la présidenti­elle du 12 décembre, le pouvoir encourage la naissance de nouveaux cadres pour faire face aux échéances futures. Outre «Nida El Watan», l’opinion publique a assisté aussi au lancement de ce qui est appelé «El Massar El Djadid», conduit pas des anciens du RND et du FLN, et qui bénéficie d’une curieuse surmédiati­sation de la part de la télévision publique.

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Une rencontre tenue hier à Sidi Fredj

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