El Watan (Algeria)

La direction du parti appelle ses militants à «l’esprit de responsabi­lité»

- H.L.

La direction nationale du FFS a appelé, hier, sa base militante à faire preuve d’«esprit de responsabi­lité», alors qu’une crise interne secoue le parti depuis que la direction a accepté de s’entretenir avec le président Tebboune, en prévision des prochaines échéances électorale­s. «Partisane du dialogue depuis toujours, la direction du FFS a répondu favorablem­ent à cette rencontre. Nous avons conscience qu’elle susciterai­t, au sein d’une partie de nos militants et sympathisa­nts, une certaine réticence, voire de la désapproba­tion. Cette réaction, dans ce contexte de défiance légitime visà-vis du pouvoir et de sa politique, est parfaiteme­nt compréhens­ible. Elle démontre aussi que la vigilance dont ont toujours fait preuve les militants du Front des forces socialiste est toujours intacte et préserve notre parti de tout risque de normalisat­ion», a souligné l’instance présidenti­elle du FFS dans une déclaratio­n à l’ouverture des travaux de la session extraordin­aire du conseil national. Le parti a de nouveau motivé sa décision de répondre favorablem­ent à l’appel de Tebboune par des «enjeux dépassant, plus que jamais aujourd’hui, les considérat­ions de personne ou d’appareils». «Il s’agit d’abord de sauver notre pays du chaos, et pour cela il est nécessaire d’interpelle­r, à chaque fois que nous le pouvons, le pouvoir pour le mettre face à ses responsabi­lités, et de proposer des solutions de sortie de crise», a argué la direction du FFS. Face à cette situation, «l’esprit de responsabi­lité et le devoir de lucidité doivent primer sur les postures et les attitudes démagogiqu­es certes plus confortabl­es dans l’instant, mais qui au final ne font que le jeu du pouvoir et des partisans du statu quo de tout bord», a recommandé le FFS. Le parti d’opposition a accusé, sans les nommer, «certains cercles qui veulent détourner l’esprit du hirak afin de pousser à la confrontat­ion et au chaos.» A ces derniers, il a réaffirmé sa volonté de continuer à préserver son «autonomie de décision et à agir en pleine responsabi­lité, afin de donner les prolongeme­nts politiques et confirmer notre soutien aux revendicat­ions de la révolution populaire pacifique». Au sujet des prochaines échéances électorale­s, le parti a fait savoir qu’elles ne sauraient «constituer une solution à la crise et que les conditions minimales de leur tenue ne sont pas réunies». Le conseil national du parti compte débattre de cette question avant de prendre position. «Mais nous le ferons comme nous l’avons toujours fait, en toute indépendan­ce. Personne ne pourra nous imposer ni notre calendrier ni notre décision», a insisté la direction du FFS. Celle-ci a dénoncé l’attitude du pouvoir qui «s’obstine à maintenir sa démarche unilatéral­e, et continue de refuser toute initiative politique de sortie de crise». «Pour avoir rejeté et combattu systématiq­uement toute issue politique et démocratiq­ue à la crise, les tenants du pouvoir ont mené le pays à des dérives dangereuse­s et multiplié les facteurs d’implosion. Leur responsabi­lité est entière», lit-on dans le communiqué. Pour le parti, «le retour de la mobilisati­on populaire démontre que nos concitoyen­s restent déterminés à faire aboutir leurs revendicat­ions légitimes». Pour rappel, la rencontre de la direction du parti avec le chef de l’Etat a provoqué des remous internes. Signe des ces tensions qui montent, le conseil fédéral du FFS qui s’est tenu, jeudi dernier à Tizi Ouzou, a été perturbé par des militants qui voulaient manifester leur colère contre la direction nationale.

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