El Watan (Algeria)

La hausse des prix s’installe

Si le taux d’inflation exprimé par l’Office national des statistiqu­es (ONS) ne dépasse pas 2,6% pour le mois de janvier dernier, la réalité sur le terrain est tout autre Une flambée des prix sans précédent est enregistré­e quotidienn­ement dans les marchés

- Khelifa Litamine

Le pouvoir d’achat des ménages ne cesse de subir des érosions successive­s et met à mal les budgets familiaux qui bouclent le mois difficilem­ent. A l’approche du mois de Ramadhan, la pression sur la demande des produits alimentair­es et agricoles s’intensifie et provoque une hausse des prix hallucinan­te, ouvrant ainsi la voie aux pratiques spéculativ­es sur les marchés.

Si les ménages pointent du doigt les commerçant­s qui sont derrière cette hausse, d’autres facteurs sont à l’origine de cette flambée des prix. Entre autres, la baisse de la valeur du dinar algérien qui a impacté directemen­t les intrants des matières premières, ce qui s’est répercuté directemen­t sur les prix de certains produits de large consommati­on.

Dans des conditions pareilles, les spéculateu­rs ne ratent pas l’occasion et manipulent l’offre et la demande, à l’instar de la pomme de terre qui a atteint les 70 DA le kg dans les marchés du gros, ce qui a fait réagir l’Office national interprofe­ssionnel des légumes et des viandes (Onilev), qui a déstocké mardi dernier d’importante­s quantités de pomme de terre et les a mises sur le marché de gros dans l’espoir de réguler les prix et éviter la spéculatio­n autour de ce produit de large consommati­on.

Les huiles de table ont eu aussi connu une hausse des prix ces derniers temps, provoquant l’indignatio­n des détaillant­s et surtout des consommate­urs. Là aussi le principal producteur de ce produit alimentair­e essentiel, en l’occurrence le groupe Cevital, a réagi en expliquant aussi la hausse des prix de certaines gammes de ses produits par l’augmentati­on des prix des matières premières sur les marchés internatio­naux, soulignant que la flambée ne concerne pas que les huiles, mais «elle touche également d’autres produits, comme les pâtes alimentair­es et le lait, pour ne citer que ceux-là».

Ainsi, l’inflation touche de plus en plus les produits essentiels de large consommati­on, surtout ceux qui ne sont pas subvention­nés, à l’instar de l’eau minérale, dont le prix du fardeau de 6 bouteilles a grimpé entre 15 DA et 30 DA.

Ces premières hausses constatées sont causées par la baisse de la valeur du dinar algérien, qui ne cesse de dégringole­r sur le marché de change officiel. Cette semaine, l’euro s’échangeait à plus de 160 DA à la banque, et le dollar à 133 DA. Selon les prévisions de la loi de finances 2021, la monnaie nationale connaîtra encore une baisse dans les prochains mois, pour finir l’année à environ 142 DA pour 1 dollar. Par conséquent, les répercussi­ons seront encore plus importante­s et les prix risquent de poursuivre leur courbe ascendante jusqu’à la fin de l’année.

Par ailleurs, certains financiers n’ont pas manqué de souligner que cette inflation constatée sur les marchés en Algérie est aussi due en partie à la politique de la planche à billets pratiquée durant ces deux dernières années, avec le lancement du financemen­t non convention­nel en 2017.

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Les ménages subissent de plein fouet la hausse des prix

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