Un projet à l’abandon depuis les années 70
Au moment où des centaines de milliers de familles vivent dans l’exiguïté et souffrent d’autres problèmes liés aux difficultés d’accès à une habitation décente, un projet de près de 200 logements est tristement abandonné à Baraki, dans la banlieue sud d’Alger. Un projet énigmatique qui n’est ni achevé ni distribué pour des raisons qui ne sont évoquées nulle part. Lancé dans les années 1970, selon les habitants de la commune, le projet, connu sous l’appellation «Le Chantier», fait du surplace. Son taux d’avancement est arrêté à 40%. En d’autres termes, des immeubles semi-finis. Certains de ces immeubles sont non seulement inoccupés, mais aussi en ruine. «Les pouvoirs publics devraient définir la nature de ce projet ou le transformer en une formule où les habitants de la commune peuvent postuler pour en profiter au lieu de le laisser à l’abandon», explique un citoyen de la commune. Et ce dernier de dire sa désolation de voir le chantier se transformer en dépotoir : «C’est devenu une décharge publique. Un vrai dépotoir. Je ne comprends pas pourquoi les autorités publiques laissent faire et n’interviennent pas pour permettre une reprise effective des travaux. Ce sont 200 familles à sauver. Il y a aussi ces locaux commerciaux qui pourraient profiter à de nombreux jeunes, et donc à de nombreuses familles.» Erigé en cité fantôme, le projet abandonné nourrit beaucoup de frustration parmi les habitants, mais aussi une crainte sans pareille due à ce qu’il est advenu par la force des choses, c’est-à-dire un lieu de débauche et de dépravation. Les habitants accusent les autorités publiques qui ferment les yeux sur l’occupation du chantier par des jeunes toxicomanes, encourageant ainsi la délinquance juvénile et favorisant la violence sociale. Sa proximité avec un établissement scolaire (lycée Mohamed Touileb) fait craindre le pire puisque ce chantier a déjà été le théâtre de plusieurs rixes, signale-t-on. «C’est devenu véritablement un lieu malfamé où se conjuguent alcool, drogue et prostitution. Les parents d’élèves du lycée contigu ont peur pour leur progéniture. En somme, le passage et ses alentours sont devenus de véritables coupe-gorge», témoignent des citoyens. Les habitants de Baraki interpellent les pouvoirs publics sur ce projet qui ne cesse de multiplier les désagréments... et les interrogations.