Tension autour du logement social
Pour les demandeurs, l’attente de l’affichage des listes des 1200 Logements publics locatifs (LPL), dure depuis plusieurs années et les tensions ne font que s’exacerber.
Ala mi-février, le chef de l’exécutif de Sidi Bel Abbès déclarait que l’affichage des listes des 1200 logements publics locatifs (LPL) allait s’effectuer «avant la fin du mois». Vingt jours après, à l’expiration du délai fixé et suite à plusieurs reports, aucune liste de bénéficiaires n’a encore vu le jour. Pour les demandeurs de logements sociaux, l’attente dure depuis plusieurs années et les tensions autour de ces listes ne font que s’exaspérer.
Selon une source officielle, les quotas de logements achevés et viabilisés se répartissent entre le pôle urbain de Sidi Lahcen (800 logements), Telmouni (300 logements), en extra-muros, et quelques sites implantés dans la zone urbaine du cheflieu de la wilaya. Pourquoi tous ces reports, malgré les «promesses» fermes avancées par les différents responsables au niveau local ? La «vérification» et l’ «assainissement» des listes posent-ils problème ? Déjà en janvier 2020, les autorités locales annonçaient la réactivation des commissions mixtes de la daïra de Sidi Bel Abbès pour expurger des listes préétablies les noms d’indus bénéficiaires. Ils avaient promis, alors, que l’opération de remise des clés allait intervenir, au plus tard, au cours du mois de février 2020. «La priorité dans la distribution de logements sera accordée aux familles occupant des habitations précaires, et dont les dossiers remplissent les critères de sélection établis par les commissions de recensement», expliquait, en substance, un membre de l’une des commissions mixtes. Mais depuis, les listes n’ont pas quitté les tiroirs de l’administration.
En l’espace d’une année, des centaines de logements ont cependant été distribués mais dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire (RHP). Ceux qui ont choisi de prendre leur mal en patience et de ne pas s’aventurer sur le terrain risqué des constructions illicites afin de s’assurer un toit dans le cadre du RHP ont fini par comprendre que leur calvaire n’allait pas finir de sitôt. D’autant plus que le recasement des bénéficiaires de logements RHP, toujours pas achevé, avait donné lieu à un sentiment de mécontentement et à une reconstitution plutôt rapide de bicoques annonciatrices de nouveaux bidonvilles.
«Les mal-logés de la ville de Sidi Bel Abbès, dans l’attente d’un logement social, voient le temps passé et des cités entières affectés à des personnes qui ont préféré se placer dans l’illégalité pour forcer la main aux autorités locales. Le tout dans une atmosphère de non-transparence et de fuite en avant», explique un ancien cadre de l’administration locale. Pour lui, cette situation ne fait que renforcer, au final, le sentiment de mécontentement au sein de la population locale.