L’émissaire américain rencontre les talibans à Doha
L L’ancien président américain, Donald Trump, a conclu avec les talibans un accord en février 2020 qui prévoit le retrait total des forces américaines d’ici mai, contre l’engagement des insurgés à ne pas laisser des groupes terroristes agir depuis les zon
L’émissaire américain pour l’Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a rencontré les talibans à Doha, au Qatar, ont annoncé hier les insurgés, relayés par l’AFP. Cette rencontre a pour objectif de relancer le processus de paix inter-afghan. Elle intervient alors que les violences s’intensifient. Entre-temps, le doute plane quant au retrait des troupes étrangères du pays. Sur Twitter, un porte-parole des talibans, Mohammad Naeem, a affirmé que Z. Khalilzad a rencontré vendredi les négociateurs talibans à Doha, dont le mollah Abdul Ghani Barada. «Les deux parties ont exprimé leur engagement envers l’accord de Doha et ont discuté de sa mise en oeuvre complète. La situation actuelle de l’Afghanistan ainsi que la rapidité et l’efficacité des négociations inter-afghanes ont également été évoquées», a écrit le porte-parole. Il s’agit de la première visite au Qatar de l’émissaire américain depuis qu’il est confirmé dans ses fonctions fin janvier par le nouveau président des Etats-Unis, Joe Biden. En début de semaine, il s’est entretenu à Kaboul avec les dirigeants afghans, dont le président, Ashraf Ghani, ainsi qu’Abdullah Abdullah, le président du Haut conseil pour la réconciliation nationale, l’organisme gouvernemental qui supervise le processus de paix au Qatar.
ENGAGEMENTS ET DOUTES
Des incertitudes planent sur l’avenir des troupes américaines en Afghanistan, après que la Maison-Blanche a annoncé son intention de revoir un accord de retrait négocié par l’émissaire américain et les talibans à Doha l’an dernier. L’ancien président américain, Donald Trump, a conclu avec les talibans un accord en février 2020 qui prévoit le retrait total des forces américaines d’ici mai, contre l’engagement des insurgés à ne pas laisser des groupes terroristes agir depuis les zones qu’ils contrôlent et de ne plus attaquer les troupes américaines. Il a ainsi ramené à 2500 le nombre de soldats américains en Afghanistan début 2021. L’accord a aussi permis l’ouverture de négociations de paix entre les talibans et Kaboul. Elles ont débuté en septembre à Doha. De son côté, l’administration de Joe Biden a signifié sa volonté de revoir l’accord américano-taliban, notamment pour «évaluer» le respect par les insurgés de leurs engagements. Un groupe consultatif mis en place par le Congrès américain a appelé à repousser l’échéance de début mai pour un retrait militaire total d’Afghanistan après avoir jugé que les talibans ne respectent pas leurs engagements.
Ces derniers ont réitéré leur «engagement» dans le cadre de l’accord avec Washington, observant avoir «significativement diminué le niveau de (leurs) opérations». Mais, sur le terrain, l’Afghanistan vit presque quotidiennement au rythme des attaques contre les forces gouvernementales ou de tentatives d’assassinats ciblés contre des personnalités de la société civile. Le 13 février, les talibans ont mis en garde, dans un communiqué, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) contre «une prolongation de l’occupation et de la guerre».